Tout n'est qu'ennui dans cette énième adaptation des Filles du Docteur March.
Pourtant mené par un casting féminin prestigieux, le nouveau film de Greta Gerwig nous laisse stoïques face aux aléas amoureux des protagonistes. Notre incapacité à éprouver de l'empathie pour ces femmes aux destins différents, mais toutes liées par leur amour fraternel, est sans doute causé par les trop nombreux flash-back, qui n'aident en aucun cas le suspens filmique, mais le ralenti plutôt, faisant durer le supplice un peu plus longtemps.
Il est alors bien dommage de ne rien ressentir devant ce film où le romantisme est roi, mis à part la bande originale omniprésente d'Alexandre Desplat, qui n'en fini pas de raisonner à chaque nouvelle scène. La réalisatrice réussit toutefois à toucher notre âme, grâce à quelques plans d'ensemble qui inscrivent les femmes dans leurs magnifiques paysages environnants, ajoutant alors une filiation notable entre la peinture et le cinéma.
Malheureusement, ce qui ressort des Filles du Docteur March n'est pas sa qualité artistique, mais bien son discours politique féministe, où la femme se bat pour son indépendance financière. Le mariage est alors symbole d'enfermement et de soumission, rendant les sentiments bien futiles, et peu dignes d'intérêts. Cette adaptation de l'œuvre de Louisa May Alcott en oublie alors sa portée romantique, pour ne laisser place qu'à la morale féminine, et à notre impassibilité.