Les Femmes et l'assassin par Mots_Passants

Avec la sortie d'un tel documentaire, nous aurions tendance, à première vue, à en dire : ”ça y est, encore un !” pensant à une sorte de ”true crime”, genre surexploité, surtout ces dernières années (et plus ou moins réussi).

Toutefois, cette fois-ci, la singularité de ”Les femmes et l’assassin”, réside dans le fait que seules les femmes vont être mises à l’honneur.

Nous n’avons droit qu’aux mères des victimes, à Martine Monteil la cheffe de la Brigade criminelle, à Patricia Tourancheau qui avait écrit en 2013 ”Guy Georges La traque” journaliste à la rubrique police-justice de Libération pendant vingt-neuf ans, auteur d’un livre de référence sur l’affaire du tueur de l’Est parisien, affaire d’ailleurs qu’elle a couverte tout au long des années 1990 et aux avocates : Solange Doumic, avocate de la famille d’une des victimes et Frédérique Pons, avocate de Guy Georges. Ces femmes prennent la parole dans ce documentaire qui a donc ce côté inédit, accompagné d’images d’archives.

Le personnage Guy Georges, lui, devient pratiquement secondaire. Il n’est pas question de le mettre en avant et encore moins d’avoir des témoignages sur la fascination morbide qu’il exerce chez certaines femmes attirées par la transgression.

Il est vrai qu’à part un public plutôt jeune, nul ne peut ignorer ce que fut la traque de ce criminel. D’ailleurs, nul autre assassin que lui n’a eu droit à autant de reportages, autant d’articles, autant de films adaptés de son parcours (narrant je le répète surtout sa traque).

Anne Gautier est la mère d’Hélène Frinking (assassinée en 1995). C'est elle avec Martine Monteil qui va être l'un des personnages principaux du documentaire. C’est surtout elle qui va non pas réduire mais combattre sa douleur en traquant de façon obsessionnelle le meurtrier. Anne Gauthier s'était isolée dans un couvent pendant le procès pour apprendre le pardon et surmonter son indicible épreuve. Elle a longuement correspondu avec Guy Georges. Des extraits des lettres de Guy Georges apparaissent d'ailleurs à l’écran. Déconcertantes. Troublantes.

Ce documentaire offre une mise en scène impeccable qui rend le reportage éminemment intéressant de bout en bout.