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Une preuve qui rassure avec ce charmant film en tous points : la comédie française n’est pas totalement morte et plusieurs films à l’humour varié nous le prouvent (« Un homme heureux » pour le plus franchouillard et « Alibi.com 2 », pour les adeptes de ce type d’humour, sont de bons exemples). Tout n’est donc pas complètement formaté pour un prime-time sur une grande chaîne, ni rempli d’un humour générique ou alors déjà-vu, lourd et prévisible. Bien sûr, « Les femmes du square » coche certaines cases du cahier des charges de toute comédie populaire mais dans le bon sens du terme, comme l’inévitable moment de trahison puis réconciliation ou celui DU moment comique du film que l’on verra forcément toujours en extrait ou dans la bande-annonce. Ici c’est quand le personnage principal se fait passer pour une avocate la première fois par exemple. Des passages obligés acceptables et même très réussies pour ce qui est du second et qui n’entravent aucunement la réussite de l’ensemble.


L’atout maître de ce quatrième long-métrage de Julien Rambaldi (le sympathique « Bienvenue à Marly-Gomont) est sans conteste son casting principal. Révélée dans « Le Sens de la fête » du duo Toledano-Nakache, Eye Haïdara est un tourbillon de charisme et d’énergie qui déborde de l’écran et distille sa force au sein de tout le long-métrage. Elle possède un abattage comique certain, tout comme un mélange de séduction et de malice qui correspond aussi à la partie romantique du film mais également un côté combatif indéniable et inné qui colle parfaitement à son aspect social. Car, en effet, « Les femmes du square » est aussi une œuvre sociale qui contient donc un fond engagé. Ici il est question de toutes ces nounous invisibles, souvent issues de l’immigration, qui s’occupent des enfants de la bourgeoisie (aussi invisibles que les héroïnes du maître-étalon français de ce type de long-métrages, « Les Invisibles »). Et ce sous-texte social n’est pas un prétexte, il est admirablement traité entre tendresse et bons sentiments (peut-être un chouia trop certes) mais surtout une bonne dose d’humour.


On apprécie justement que cet humour soit crédible et fin, loin des gags forcés propres à de nombreuses comédies à la mode. Il provient davantage des dialogues bien écrits et de situations réalistes que de moments lourds et presque exagérés où le rire est presque commandé. On sourit plus qu’on ne rit, peut-être, mais on sourit de bon cœur et souvent. L’absence de manichéisme est également louable puisque tous les bourgeois ne sont pas des profiteurs (le personnage de la toujours très juste Léa Drucker le prouve). Quant au jeune Vidal Arzoni il impressionne dans la peau du gamin à garder, fûté et mature, qui permet de relancer « Les femmes du square » vers la fin après un petit ventre mou. C’est la scène de l’anniversaire qui est un régal de comédie et de malice et fait bien se terminer un film qui commençait un peu à patiner niveau rythme et le fait ainsi se terminer de la plus belle des manières. Un feel-good movie drôle, juste, fin et qui fait du bien.


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JorikVesperhaven
7

Créée

le 19 avr. 2023

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Rémy Fiers

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