Une beautée paradoxale

Ce film est fascinant, mais il est loin d’être exemptes de défauts, des défauts qui parfois apportent aussi du charme à l’œuvre, tout un paradoxe…

Tout d’abord, nous avons affaire ici à une histoire fantastique : Ruka est une jeune fille qui pendant les vacances d’été rencontre deux enfants mystérieux ayant vécu dans l’océan et qui, apparemment, ne seraient pas des êtres humains. Des océanologues livrent des expériences sur eux, et s'intéressent à un curieux phénomène naturel qui se prépare. Je ne m’aventurerais pas plus loin dans le résumé de cette histoire, car je dois admettre que je n’ai pas absolument tout saisi dans cette histoire. Anime oblige, les Japonais nous réservent une fois de plus un scénario des plus alambiqués, pas franchement clair.

Si l’histoire me laisse perplexe, notamment à cause d’un manque flagrant de crédibilité et de logique (certains comportements et situations sont absolument grotesques, par exemple le fait que personne ne semble s’émouvoir plus que mesure de ces individus inhumains aux étranges pouvoirs…), la poésie visuelle et narrative de l’œuvre, en revanche, m’a conquis. Je ne pourrais pas non plus dire du mal de l’animation sublime qui est selon moi le plus bel intérêt de l’œuvre. Aussi, la musique est envoutante, exemplaire, et me parait être un secteur ayant bénéficié de beaucoup de soin, et j’adore ça.

Les séquences oniriques que l’on retrouve lors du dénouement sont ensorcelantes, toutefois, et en dépit de leur beauté, je les ai trouvé un peu trop longues. Déjà que le scénario est opaque ces scènes, presque métaphoriques, m’ont fait l’effet d’un dessert un peu trop lourd, après un repas déjà copieux.
Le film tombe souvent dans ce que j’appelle les travers du cinéma nippon, une pudeur et des introspections excessives, des sentiments à fleur de peau, comme si les personnages pouvaient se briser comme des figures de porcelaine sous l’effet du moindre choc. Bien sûr, d’autres pourront estimer qu’il s’agit d’une qualité (ayant vu cela dans au moins 100 animes, je commence à croire qu’il s’agit avant tout d’un toc commun au genre plutôt qu’un véritable partit pris).

Au final, ce que j’ai aimé de ce film est aussi ce que je lui reproche, une trop grande liberté qui s’affranchit des codes connus du spectateur, c’est très bien à petites doses, mais l’abondance peut dérouter. Un reproche que l’on ne saurait faire pour les codes bousculés de l’animation. Dans ce cas, son originalité fait beaucoup de bien au cinéma d’animation souvent trop conforme. J’ai passé un super moment, et j’aurais sans doute attribué la note maximale, avec une histoire un peu plus lisible.

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