'The Two Popes' est une production Netflix au traitement terriblement décevant.
D'une part, le récit offre une vision distordue et très manichéenne de l'histoire : le pape Benoît XVI y est présenté comme un conservateur presque responsable de la décadence de l'Eglise catholique, tandis que le cardinal Bergoglio est humble, moderne et ranimera la foi à travers le monde. Il n'est nullement question de la santé vieillissante du pape Benoît XVI ni de ses propres mesures à l'encontre de la pédophilie au sein du clergé, et on n'apprend strictement rien de ses actions.
La progression du récit est tout aussi simpliste. Le dialogue fictif que les deux papes entretiennent dans le jardin, censé être la clé de voûte du récit n'est en fait qu'un étalage d'opinions sans argumentaire, évidemment à l'avantage du Cardinal Bergoglio. Le scénario extrêmement romancé s'emploiera ensuite à monter de toute pièce une fraternité entre ces deux hommes, à partir de blague vaseuses (répétant le cliché de l'allemand sans humour), de partitions de piano, de confessions intimes et de pizza. Le procédé est digne d'une comédie pour adolescent, et occulte complètement le débat théologique.
Mais la plus grande hérésie du film, c'est la mise en scène hors de propos de Fernando Meirelles. La caméra tremblante, les zooms, le cadrage approximatif, les plans cassés, les changements de photographie : les effets du réalisateur de 'Cidade de Deus' sont totalement déplacés. Ils ruinent non seulement la solennité des lieux, mais également l'importance des dialogues. L'objectif était sûrement de désacraliser la papauté en présentant des hommes en proie au doute, mais le résultat est simplement irritant.