Quand il voit du sang, il ne vomit pas. Il s’évanouit. Cela reste quand même enquiquinant lorsque l’on est tueur à gages. À la découverte de cette sensibilité nouvelle, Max pense raccrocher la carabine et essaie de se trouver un emploi moins salissant dans l’entreprise où se font exploiter ses deux voisins Karim et Stéphanie. Alors que l’ex-machine à tuer tente d’apprendre à se comporter humainement pour se fondre dans la masse, il doit faire face aux assassins dépêchés par son ancien et anonyme employeur, bien décidé à lui offrir une retraite anticipée à 50 ans. S’ensuit une saisine un peu particulière des prud’hommes pour l’ancien meurtrier, assisté du jeune couple que la routine anesthésiait jusqu’à la servitude : une élimination systématique de tous ses anciens collègues pour trouver son ex-patron et lui faire regretter son licenciement abusif. Le délicat équilibre entre la froideur clinique de François Damiens, la naïveté grotesque de William Lebghil et les pulsions aventurières de Laura Felpin aboutit à une comédie originale et sincère, aussi efficace que son protagoniste avant la déchéance hématophobe, et dont les rares longueurs sont gommées par le tempo comique de son trio.