Un bout de temps que la galette attendait patiemment que j'ose appuyer sur play. Une longue attente, pour une belle découverte.

Les atouts de ce film sont nombreux. Tout d'abord il s'intéresse aux troupes australiennes qui se battaient dans nos tranchées en 1916-1917, sujet relativement exotique donc mais il est toujours salutaire de rappeler que nos Poilus n'étaient pas seuls, et que les Boys vinrent aussi du Pacifique. Second atout, le sujet : des mineurs recrutés pour aller creuser sous les tranchées allemandes afin de les faire sauter. Alors qu'en surface la percée est impossible, on se dit dans les Etats-majors qu'on pourrait peut-être passer par dessous ...

A aucun moment le réalisateur, Jeremy Sims, ne bascule dans la facilité. Une musique efficace sans en faire des tonnes, une absence de voyeurisme facile sur la violente des combats, des flashback amoureux touchant mais ne basculant jamais dans un pathos débridé. De la même façon, les morts, inévitables, sont filmées avec une certaine retenue. la guerre nous est présentée avec finesse, un peu à la manière du "A l'ouest rien de nouveau" de Delbert Mann. Les combats sont dynamiques et bien mis en scènes, les moyens mis en avant de qualité mais, surtout, la caméra parvient à retranscrire une ambiance juste. La boue, le froid, la pourriture, les rats, l'étroitesse des boyaux que l'on creuse parfois à main nue, la peur, toujours présente, tous ces thèmes que l'on attendaient sont au rendez-vous. A bien des égards, et le physique de Brendal Cowell à qui il ne manque que la moustache pour ressembler de manière étonnante à Taurreton, ce film australien lorgne, pour le meilleur, vers le Capitaine Conan de Tavernier.

Une autre force du récit, est de montrer également l'autre côté ; les Allemands ne sont pas reniés, bien au contraire. Comme les Australiens et les Anglais, ils souffrent, partageant la même misère. Le thème, classique, des officiers incompétents envoyant leurs hommes au carton sans état d'âme fonctionne évidement à plein. Les visages, jeunes, sont terribles à voir, les corps à corps éprouvant, dès lors que se fait la pénombre.

Une histoire vraie, bien filmée, sachant préserver rebondissements et suspense, adaptée avec soin et justesse, voici ce que propose cette oeuvre assez injustement méconnu sur la Première Guerre Mondiale.
Aqualudo
7
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le 14 nov. 2013

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Aqualudo

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