Présenté à la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes et récompensé entre autres par le César du meilleur premier film, Les combattants est donc le premier long-métrage de Thomas Cailley, qui se serait inspiré des paysages sauvages de sa région natale et de l'émission Man V.S Wild pour construire son scénario.


Loin d'être aussi convenu que je ne le craignais, le scénario des Combattants, s'il n'est pas foncièrement original, a cependant le mérite de donner vie à des personnages simples et immédiatement attachants, complexes et changeant agréablement des figures imposées dans ce genre de film.


Avec une légère touche d'humour bienvenue et une sincérité qui crève les yeux, Thomas Cailley dresse un portrait touchant d'une jeunesse un peu paumée, partagée entre l'attente qu'il se passe enfin quelque chose et le désir de prendre la vie par les couilles. Bien que prévisible, l'intrigue laisse le temps aux protagonistes d'exister, qu'il s'agisse des premiers ou des seconds rôles.


Parfaitement incarné par Adèle Haenel et Kévin Azaïs, le couple vedette fonctionne à merveille, la relation d'abord bancale, puis fusionnelle, évitant adroitement de tomber dans la romance facile. Si l'histoire d'amour a bien lieu, elle reste toujours au service de l'histoire et d'une évolution logique, entre rapports de force et complicité. On appréciera également un inversement des rôles judicieux, l'éternelle jeune fille en détresse laissant sa place à une survivaliste déterminée, pendant que son compagnon fait preuve d'une réelle sensibilité.


Bien qu'encore timorée, la mise en scène de Thomas Cailley s'épanouit heureusement lors des séquences en pleine nature, permettant de capter à merveille la beauté des paysages naturels. Le cinéaste s'aventure même à la lisière du post-apo lors d'une courte séquence formellement sublime et inattendue dans ce genre de production.


Contre toute attente, Les combattants est une agréable surprise, un premier film bien entendu imparfait mais diablement prometteur, porté par un duo impeccable et par une bande son réussie.

Gand-Alf
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le 3 juil. 2015

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