En 2004, toujours sous la férule de David Twohy qui vient de se forger une petite réputation avec l’horrifique “Pitch Black”, arrive au cinéma, “Les Chroniques de Riddick”. L’intimisme des premières aventures de Riddick, laisse place au gigantisme du Space Opéra. Dans cette méga-production au budget cinq fois supérieur au premier volet, avant de retrouver Richard Riddick traqué par Toombs et sa bande de chasseurs de primes sur la planète de glace UV-6, nous faisons la connaissance de l’armée des Necromongers par le biais de son chef suprême ; “le Haut-Commandeur : Lord Marshal” (Colm Feore). Cette armada, constituée de disciples glanés dans d'innombrables galaxies, sous les ordres de Vaako (Karl Urban) a pour but de convertir ou de détruire les planètes envahies. D’emblée, il souffle sur le film comme un petit vent de “Star Wars” d’abord au travers du grand méchant à la posture d’un Dark Vador mystique revenu d’un monde appelé “Anteverse”, mais aussi et surtout au travers d’une arme redoutable telle l’étoile noire. En prologue, l’explosion d’une planète en témoigne. D’autres références telles que “Dune”, “Dark City” ou encore “Conan le Barbare” viendront titiller la fibre passéiste des cinéphiles. Pour l’heure, cinq ans se sont écoulés depuis les événements de “Pitch Black”. Riddick - dont le sillage toxique amène toujours la mort et la désolation - a fait le choix de la solitude. Il a laissé derrière lui la jeune Jake devenue Kyra (Alexa Davalos), livrée à elle-même et Imam (Keith David) installé depuis avec femme et enfant sur Helion Prime. Recherché par tous les mercenaires de la galaxie, Riddick, qui a été dénoncé, échappe de peu à ses poursuivants. Sa route le conduit sur Helion Prime, pour retrouver Iman (le seul à savoir où il se cachait), alors que, dans le ciel de ce monde multiculturel où trône la nouvelle Mecque, une comète - comme un mauvais présage - précède l’arrivée des Necromongers. Imam avoue à Riddick que Jake alias Kyra, lasse de le chercher depuis des années, a été faite prisonnière sur Crematoria. Sur place par l'entremise d’Imam, Riddick - hanté par d'étranges visions - fait la connaissance d’Aereon (Judi Dench), une élémentienne. Celle-ci lui dévoile qu’il est la pièce maîtresse d’une prophétie. A la suite de cette révélation, l’armée des Necromongers lance une attaque éclair et anéantit les défenses d’Helion en une nuit. Appréhendé par la garde prétorienne des envahisseurs, Riddick est amené dans le vaisseau amiral. L’aura du fugitif aux yeux d’argent semble fasciner Dame Vaako (Thandie Newton). Cette lady Macbeth de l’espace voit en Riddick un levier de pression pour asseoir Vaako, son mari sur le trône. La confrontation entre le Haut-Commandeur et Riddick tourne court lorsque celui-ci réussit à s’évader et à se faire reprendre par Toombs, direction la prison de Crematoria. Depuis le début de ses chroniques, Riddick mène la danse. Vin Diesel mêlant cynisme et force, humour et noirceur, est comme un poisson dans l’eau et le passage sur Crematoria restera dans les annales comme un grand moment récréatif d’une puissance visuelle folle. Objet hybride s’il en est, “Les Chroniques de Riddick” souffle à la fois l'action et la réflexion tout en ancrant définitivement la mythologie de son héros dans l’imaginaire collectif !