Un nanar avec le colonel Trottman qui découvre que son chien est possédé par Satan, ça ne se refuse pas. Il convient de dire que le film devient vite ennuyeux, et que c'est constamment un comique de situation qui fonctionnera dans ce film. Car les personnages ont beau tenter de jouer la peur alors qu'une musique stressante est en train de monter... On voit juste un berger allemand un peu albinos (ce qui explique pourquoi les africains les exterminent, et ils ont raison) qui regarde la caméra sans trop cligner des yeux. Dans pareil contexte, le sérieux plombant de la situation se heurte avec fracas au ridicule du concept : le premier meurtre est commandité par le chiot, sur la personne de la bonne de ménage catholique mexicaine qui collectionnait les bondieuseries. Certes, elle est mexicaine me direz vous, mais tout de même, se faire brûler vive par un chiot de Satan...


Richard Crenna commence vite à suspecter quelque chose. Il est vrai que les morts bizarres impliquant son chien aryen pleuvent en averse, et que sa famille commence à faire des sabbats au grand démon Bargust. "Mais monsieur, la société évolue ! Vous ne pouvez plus vivre sous le carcan rétrograde du puritanisme moral conservateur républicain, il faut vous ouvrir aux bienfaits du progressisme et respecter les choix courageux de votre famille." lui répond un éminent médecin promoteur du planning familial. Malgré ces conseils raisonnables, notre fanatique père de famille a toujours des doutes. Pendant ce temps, le chien regarde toujours la caméra, répandant son influence démoniaque sur la famille. La mère au foyer modèle commence alors à fumer comme un pompier. Consultant une voyante, cette dernière détecte immédiatement le démon présent dans le berger allemand, qui s'était d'ailleurs déjà incarné en Allemagne dans les années 1930. Qui appeler, se demande Richard ? "Ramboooo !" qu'on lui hurle devant l'écran ! Hélas, il ne nous entend pas de là où il est, le chien nous voit à travers l'écran et bloque nos ondes psychiques. La ligne de John Constantine étant en dérangement, Richard nous dégotte un péruvien assez vieux, qui a un savoir faire sur les démons qu'on ne soupçonnait pas. Je ne spoilerai pas le face à face final, mais c'est énorme. Et très lumineux. Toutefois, demandez vous où sont passés les autres chiots de l'enfer...


Bref, cela manque d'inceste et de zoophilie pour égaler mister pickles, mais on tient quand même un film honnête et responsable sur les dangers du non respect des choix d'autrui et du fascisme du Bien, qui impose sa volonté sur le mal certes regrettable mais consenti donc sincère. Un très agréable nanar dont l'efficacité n'a d'égal que la sévérité du regard canin.

Voracinéphile
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le 14 nov. 2017

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