Je ne sais pas si le hasard fait bien les choses, mais après avoir vu « Du silence et des ombres », un film racontant le combat d’un avocat protégeant un homme noir lors d’un procès raciste, je me retrouve à suivre les aventures d’un entraineur de Basket-Ball ayant sélectionné une équipe de joueurs majoritairement noirs pour un championnat national et étant confronté au racisme qui gangrène l’Amérique dans « Les Chemins du triomphe ». Décidément, l’Amérique et le racisme c'est une longue histoire. J’ai beau faire un saut de la Grande Dépression à la Guerre froide, le problème semble toujours le même… et toujours d’actualité aujourd’hui malheureusement.


Ce film, centré sur le sport, porte lui aussi l’intention de dénoncer ce racisme de l’Amérique. Si aujourd’hui cela n’étonne plus personne de voir dans le sport des équipes composé de joueurs aux origines variés, on découvre dans cette histoire vraie que c’était loin d’être le cas en 1966. Aussi, à cette époque, il était de bon ton de sélectionner un ou deux joueurs noirs en guise de suppléants, mais jamais ô grand jamais en tant que majeurs. C’est pourtant ce qu’a fait l’entraineur Don Haskins, au grand désespoir de ses collègues, même si l’histoire du Basket lui donnera raison, car le sport ne devrait jamais avoir de couleur.


Mais non, l’Amérique est raciste, et l’Amérique elle-même en témoigne (n’oublions pas qu’il s’agit d’un film américain). On évolue auprès de ces joueurs et nous assistons impuissants à leurs mésaventures, à leurs humiliations, et surtout on s’implique dans leur combat. Car ce film, avant tout suspens lié à la compétition, nous amène vers le sujet universel de l’égalité et on ne peut que se sentir impliqué par la destinée de ses joueurs qui n’ont rien lâché face à l’adversité, aux rejets et à la violence de cette société malade.


Le film est réussi, le rythme est bon, les acteurs sont convaincants. Je regrette tout de même quelques passages lourds, et surtout un peu trop démagogiques à mon sens. Mais globalement, j’ai apprécié le message et la cohérence de l’œuvre avec son époque. Il est d’ailleurs triste de constater que le film est toujours d’actualité en 2021… Croisons les doigts pour que le fléau du racisme appartienne bientôt au passé et qu’on entre enfin dans l’ère de la Lumière (je ne sais pas d’où ça vient ça…).


Je croyais ne pas être friand des films sur le sport, mais je reconnais qu’après avoir vu plusieurs œuvres du genre produit par les studios Disney je commence à changer d’avis. Quoi qu’il en soit, si « Les Chemins du Triomphe » n’est pas un chef d’œuvre il est tout de même franchement réussi, et porte en lui des valeurs fières et honorables. Et ça fait du bien.

Casse-Bonbon

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