Continuons l’exploration de la filmographie des Charlots pour les 3 pelés que ça intéresse (hein Pti Denis et Oli) et après Les Bidasses en Folie (1971), Les Fous du Stade (1972) et Les Charlots font l’Espagne (1972), attardons-nous aujourd’hui sur Les Bidasses s’en vont en Guerre (1974) de Claude Zidi, suite Des Bidasses en Folie déjà réalisé par Zidi. Bien que Les Fous du Stade soit clairement mon film des Charlots préféré, il est talonné de près par ce deuxième opus de nos quatre fanfarons branleurs qui ont un problème avec l’autorité militaire, qui en ont marre de finir en taule à cause de leurs conneries, qui en plus trouvent la soupe de la caserne dégueulasse, et qui du coup ont décidé de s’évader afin d’aller se planquer à la campagne histoire de respirer un grand bol d’air frais. Ah bah, c’est sûr qu’en termes de scénario, ça ne vole pas haut. Mais on s’en fout, on a juste envie de voir Les Charlots nous.


Cinquième film de Claude Zidi, dont 4 avec Les Charlots, autant dire que la sauce est clairement bien passée, tout comme le score au box-office. Une fois de plus, le succès est au rendez-vous car ce sont pas moins de 4.2M de personnes qui se sont déplacées au cinéma en France, et des dizaines de millions à travers le monde puisque le film totalise par exemple 50M d’entrées juste en Russie. Si si, je vous assure. Il s’agit donc de la suite des Bidasses en Folie réalisé trois ans auparavant. Exit Luis Rego qui avait quitté le groupe après le premier film en 1971, mais une recette qui reste inchangée mais bien mieux rôdée. Cette suite est en effet supérieure au premier opus sur tous les points bien que, une fois de plus, nous ne sommes pas ici dans un chef d’œuvre du 7ème Art. Les Charlots n’ont jamais prétendu faire du grand cinéma, cela n’a jamais été leur but. Ils voulaient s’amuser et surtout amuser le public et les scores au box-office sont là pour prouver qu’ils ont réussi. Ici, le scénario est une fois de plus accessoire, bien qu’il y ait malgré tout une tentative de mettre quelque chose en place avec l’histoire de cette ferme que l’Armée veut raser pour avoir le terrain. Mais une fois de plus, nous sommes malgré tout plus dans une succession de saynètes avec un petit fil conducteur en arrière-plan. Les quatre Charlots y reprennent leur rôle, tout comme le caractère de leurs personnages désormais habituels, mais c’est également le cas de Jacques Seiler, très en forme, qui interprète de nouveau le génial Sergent Bellec. Pierre Gualdi est également de retour mais dans un rôle différent puisqu’il passe d’aubergiste dans le premier film à maire dans celui-ci (il jouait également le rôle d’un Boucher dans un autre film des Charlots, Le Grand Bazar).


L’humour est toujours aussi burlesque que dans leurs productions précédentes, moins non sensique que dans Les Fous du Stade, leur meilleur film, mais malgré tout parfois bien nawak ici aussi. C’est con-con, c’est potache, mais pourtant rarement lourdingue. C’est toujours bon enfant car, comme à chaque fois, nous sommes dans un film étudié pour être vu pour un public le plus large possible. Ils arrivent à garder un rythme vraiment très élevé dans l’enchainement de gags. Tout n’est pas réussi, mais ceux qui fonctionnent viennent compenser ceux qui fonctionnent moins. Et il faut avouer qu’on se marre devant leurs pitreries, toujours faites dans la joie et la bonne humeur (et toujours si vous adhérez à leur humour). On sent toujours une réelle complicité entre les Charlots, mais également avec certains personnages secondaires comme Jacques Seiler avec qui ils sont devenus des amis proches. A la différence des Fous du Stade, le film va un peu s’essouffler dans sa deuxième partie, mais c’est pour mieux rebondir avec son excellent final, bien frappadingue, devenu une scène culte pour tous ceux qui aiment leurs films, avec par exemple la vache qui sert de canon à bouse. Les Bidasses s’en vont en Guerre est d’ailleurs ponctué de scènes mémorables, comme le remplissage de la piscine du colonel, la visite de la psychologue ou encore la course poursuite avec des véhicules issus de manèges de la fête foraine. Alors non, ce n’est pas du grand cinéma. La mise en scène n’est là que pour accompagner les pitreries des Charlots et n’a rien d’exceptionnel. Mais on se marre, on se marre vraiment beaucoup. Et pour ceux pour qui ce film a été un film de chevet de l’enfance, quelques notes des musiques des Charlots suffisent pour qu’elles nous trottent dans la tête pendant un bon moment, nous ramenant constamment en enfance, où l’insouciance était le maitre mot, à l’instar des personnages que les Charlots incarnent.


Les Bidasses s’en vont en Guerre fait clairement partie du haut du panier de la filmographie des Charlots, avec son avalanche de gags et ces personnages très attachants par leur loufoquerie. Très divertissant.


Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com

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le 25 janv. 2022

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