Les hommes ont besoin des femmes

Alors dans ce film, finalement, on n'a pas une histoire linéaire qu'on pourrait raconter selon une ligne psychologique, ou sociale, ou politique. Mais un mélange de tout ça, comme des éclats de soleil dans un miroir qu'on bouge tout le temps. La lumière/sens vient d'ici, non de là, non......

Il y a l'isolement de l'île où pour rompe l'ennui, on surveille les autres. Il y a la peur de se retrouver seul qui empêche d'autoriser un ami à se passer de vous, l’ambiguïté d'une rupture qui fait qu'on se fait mal pour la mettre en place, " et je me sens soulagé" , l'écho à la guerre civile en cours, l'idée qu'être en guerre c'est encore être en relation. Et l'idiot du village, et la bonne soeur comprend, et le curé qui joue au policier des moeurs et la sorcière légendaire. Un ensemble scotchant, donc c'est qu'il parle de vérités.

Et je passe la façon de filmer la belle et austère mais lumineuse Irlande .

Un autre point de vue qui va rendre folle Sophie Robert (voir ma critique de son film" le phallus et le néant"): Je suis allé voir ce film avec une copine psychanalyste. Le soir on a mangé avec l'ex compagnon de cette fille. La psy et son ex compagnon sont partis dans une interprétation du film. Il s'agit d'un amour homosexuel refoulé et les doigts coupés correspondent à la castration du désir. L'âne serait-il mort d'une fellation qui aurait mal tourné? Encore un angle de vue.

Perso je pense qu'un psychanalyste faut bien le choisir. Ils aiment le dérapage. mais quand même c'est bien distrayant.