Dark Irish comedy
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Les bêtes du nord sauvage
1923, Inisherin, île irlandaise fictive : Pádraic et Colm se retrouvent tous les jours autour d’une table de l’unique pub de l’île : ce jour-là seul Pádraic est présent et lorsqu’il veut s’enquérir du pourquoi de l’absence de Colm, il va se rendre compte de son erreur.
Le voici ce retour de l’artisan des guerres et paix, Mc Donagh. En réunissant son duo brugeois et les exilant au bout du monde perdu irlandais, il nous propose de saignantes retrouvailles.
Un paysage magnifique avec bien de la verdure et de l’eau, un compositeur en soi, un gaffeur professionnel ne s’en rendant visiblement pas compte et la sœur de ce dernier avide d’évasion en cette période de guerre civile : le casting est posé il y manque un témoin narrateur cinglant qui une fois présent déterminera les destins charcutiers.
Car si Colm est un mélomane et musicien accompli, il est également prisonnier malgré lui d’un monde bruyant et ne rêve que de silence. Et pas question de venir contrecarrer son désir.
Comme pour Bruges et les panneaux, le méticuleux peintre Mc Donagh nous « enchante et ensorcèle » par ses plans simples mais prodigieux, ce rythme paraissant assommant sur son premier tiers mais qu’un index pourrait bouleverser.
Et si le second tiers est celui de l’ouverture, l’ultime est une brutale fermeture où l’humain et son comportement s’en retrouvent démembrés.
Brillamment filmé, magistralement interprété avec palme personnelle à Farrell qui ne m’a jamais autant bouleversé, ce bilan de l’amitié forcée et ce regard diabolique illustré par un puissant thème de Burwell confrontant chaque Élément va vous marquer si vous n’êtes pas âme sensible: car ces bêtes, témoins de la barbarie, n’en sortiront pas toutes indemnes.
A recommander vivement.
Créée
le 2 janv. 2023
Modifiée
le 2 janv. 2023
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