Bon soyons franc ce n’est pas vraiment passionnant. Ce n’est pas que le film comporte objectivement de gros défauts, il est plutôt bien réalisé, « bien ficelé » comme l’on dit, avec son lot de situations malaisantes, de rebondissements plus ou moins prévisibles, de comédiens expérimentés, etc. Bref il coche toutes les cases du cinéma de divertissement « pro », de la grosse production bien huilée.


Le vrai problème c’est qu’on a l’impression d’avoir déjà vu des centaines de fois ce genre de chose. Ces histoires de grands bourgeois, pourris de l’intérieur derrière leur vernis social, infidèles, jaloux, manipulateurs, voir éventuellement meurtriers, sont une grande spécialité du cinéma français. Tout cela a déjà été montré, traité, en mieux ou en moins bien (souvent en mieux quand mieux) maintes fois par Chabrol ou par d’autres. Seule originalité, à la place de Paris ou de je ne sais quel château de province, c’est une capitale étrangère (Vienne en l’occurrence) qui tient lieu de toile de fond. Mais au final ça reste quand-même moyennement dépaysant, surtout quand les personnages font très parisiens.


Benjamin Biolay est de retour dans son énième rôle de mec hautain, arrogant et méprisant (d’ailleurs je crois ne l’avoir jamais rien vu faire d’autre au cinéma). Quand à Karin Viard, j’ai l’impression qu’elle est désormais incontournable dans les rôles dramatiques de femme mure dans la tourmente. Elle est en train de devenir la Meryl Streep française. Ce qui pour le coup est plutôt un compliment.


A noter toutefois qu’à la toute fin du film -l’avant dernière scène je crois-, il semble enfin se passer quelque chose. Soudain la glace se brise, les personnages se lâchent, parlent avec leurs tripes. On se dit que ça bouge un peu enfin. Mais pas de chance en fait c’est déjà terminé. Si cette avant dernière scène avait été le début du film, on tenait peut être quelque-chose d'intéressant.


Pour finir le précédent film de Marc Fitoussi, Maman a tort était bien meilleur et laissait présager une direction de carrière assez différente, peut être plus orienté vers le cinéma social ou contestataire. En tout cas autre chose que ce genre de banalités. Il reste un réalisateur à suivre donc.


Pour retrouver mes autres critiques
https://www.facebook.com/Les-films-dIsmael-100385648020164/?modal=admin_todo_tour

Ismael24
4
Écrit par

Créée

le 24 sept. 2020

Critique lue 1.7K fois

6 j'aime

Ismael24

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

6

D'autres avis sur Les Apparences

Les Apparences
Val_Cancun
5

Jalouse

Comme sur son précédent film, le pertinent "Maman a tort", le réalisateur Marc Fitoussi se plante sur la durée de son métrage, trop long et souffrant par conséquent d'un rythme languissant. Entre...

le 30 sept. 2020

13 j'aime

7

Les Apparences
Cinephile-doux
5

La merveilleuse vie des expatriés

Il n'est pas interdit d'essayer d'imaginer ce qu'un Chabrol aurait pu tirer du sujet et surtout des situations de Les apparences. Sans doute aurait-il ajouté de la méchanceté et de la causticité, en...

le 1 sept. 2020

11 j'aime

2

Les Apparences
Behind_the_Mask
6

Une vie, une couche de vernis et quelques fausses notes

Chère Karin, Je pense qu'il n'y a plus lieu de faire les présentations, vu que tu t'es imposée, au fil de ta déjà longue carrière, comme une valeur sure du cinéma hexagonal, capable de faire du pied...

le 30 sept. 2020

8 j'aime

3

Du même critique

Joker
Ismael24
5

Un clown triste et sans âme

En préambule il me parait nécessaire de clarifier un point qui a tout de même son importance : malgré un titre plus qu’évocateur et mis à part quelques petites références (Gotham, Wayne…) semées à...

le 10 oct. 2019

23 j'aime

18

Le Grand Bain
Ismael24
3

Convenu et sans véritable profondeur

Je suis au regret de ne pas partager l'enthousiasme général à propos de ce film rempli de bons sentiments et qui se veut probablement "dans l'air du temps". Pour commencer il n'y a pas vraiment...

le 27 oct. 2018

22 j'aime

Les Traducteurs
Ismael24
5

Un peu de simplicité S.V.P

Une petite dizaine de traducteurs confinés dans un bunker et coupés du monde par un puissant et richissime éditeur, le temps de traduire un futur probable bestseller…A la différence qu’il s’agit de...

le 30 janv. 2020

18 j'aime

8