Meyer's Syndrome

Pfff... Pour ma défense, j'ignorais qu'il s'agissait d'une nouvelle adaptation de Stephenie Meyer, auteur d'une saga à vampires que je porte tout particulièrement dans mon cœur. Du coup, je pensais naïvement qu'avec Andrew Niccol aux manettes, et malgré sa triste réputation, « Les Âmes vagabondes » saurait être un spectacle de science-fiction regardable, la présence de Saoirse Ronan en tête d'affiche étant loin de me déplaire. D'ailleurs, l'illusion durera une petite trentaine de minutes... Cette idée d'invasion d'extraterrestres « parfaits » venus purifier la race humaine si profane, je trouvais ça vraiment intéressant, quelques pistes laissant entrevoir ce qu'aurait pu être le film.

Mais bon, très rapidement la « twilightite » reprend le dessus et dévore complètement le réalisateur, même si c'est probablement le seul point positif : le visuel et sa photo lumineuse souvent du plus bel effet. La suite est un looong récit typiquement adolescent, parvenant à être encore moins excitant que ses concurrents, l'action étrangement statique n'étant pas loin de nous laisser exsangue. Pourtant, cela aurait pu être stimulant de faire un blockbuster à contre-courant, presque sans bagarres ou cascades dingues, l'idée de deux personnes devant cohabiter dans un même corps étant séduisante.

Encore fallait-il autre chose que des tourments adolescents d'un bêtise abyssale, qui plus est incarnés par deux bellâtres d'une incommensurable fadeur, l'insipide se transformant même en risible lors d'un dénouement effarant

Même la splendide Diane Kruger, charismatique « méchante », est trop mal traitée par l'écriture sur la durée pour convaincre, notamment lors de dernières minutes décidément désolantes. Bref, si Niccol n'a pas perdu son talent de formaliste, celui de narrateur doué est totalement massacré par les origines « meyeriennes » de l'œuvre : au moins l'escroquerie vampirique ne se sera pas répétée, mais on peut se poser des questions (quant aux motivations d'un tel réalisateur pour ce projet. Dispensable...