Les 101 Dalmatiens par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Critique éditée le 17 novembre 2017

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Roger Ratcliff vit seul dans son petit appartement de Londres avec pour tout horizon son piano sur lequel il compose des mélodies et son chien, un dalmatien répondant au nom de Pongo. Ce dernier passe le plus clair de son temps devant une fenêtre d'où il regarde distraitement la rue au son de la musique de son maître.Tout à coup il reçoit un "coup de foudre". En effet il vient d'apercevoir sur le trottoir une magnifique petite chienne de son espèce que promène une jolie jeune femme.
Devant un tel évènement, on ne tient plus Pongo qui, en avançant l'aiguille de l'horloge à dix-sept heures, anticipe la promenade pipi et entraîne son maîtredans la direction prise par les deux gracieuses créatures. Tous se retrouvent dans le parc voisin mais si Pongo est franchement attiré par sa conquête mais son maître est complètement indifférent vis à vis de la jolie maîtresse. Notre ami Pongo ayant plus d'un tour dans son sac trouve alors l'idée d'emmêler sa laisse avec celle de sa congénère et entraîne Roger et Anita, la jeune femme, dans la mare. Bien que la situation soit délicate Roger et Anita finiront par se marier et bien entendu Pongo vivra le grand amour avec sa douce Perdita à tel point que bientôt une portée de quinze chiots viendra agrémenter la maisonnée et donner beaucoup de travail à la bonne.

Tout irait pour le meilleur des mondes si une dénommée Cruella ne venait pas semer le trouble et lancer nos héros dans une terrible aventure...

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N'avez-vous jamais remarqué comme les chiens ressemblent souvent à leur maître. C'est exactement le cas ici en regardant défiler sur le trottoir tous ces gens accompagnés de leurs toutous. Pongo a fait quant à lui le bon choix comme dans beaucoup de contes de fée, sauf que là... ce n'en est pas un. La provocante et prétentieuse Cruella, qui porte bien son nom, est un personnage bien embarrassant dans la vie des couples si idéaux de la maison Ratcliff.
En attendant Pongo et Perdita élèvent à merveille leurs quinze adorables chiots. On retrouve chez eux la mesure, la tendresse et l'autorité.

Comme tous les enfant certains de ceux-ci se chamaillent, s'attardent devant la télé et tardent à obéir, alors notre couple de parents chiens intervient toujours à propos, toujours dans la bonne humeur et la bonhomie. Personne ne se doute alors que la terrible Cruella a décidé de voler les chiens pour en tirer les juteux bénéfices d'un trafic de fourrures avec l'aide de ses deux complices aussi bêtes que méchants.

Toutefois la nouvelle se répand dans Londres et un véritable élan de solidarité s'organise sous le commandement du "Colonel", un vieux toutou dormeur et irascible. La contre-attaque s'organise et même un matou est de la partie. Les pauvres dalmatiens prisonniers avec d'autres congénères sont délivrés et, sous la houlette de Pongo et Perdita, rejoignent leur domicile après une fameuse course poursuite.
Quelle n'est pas la surprise des maîtres et de la bonne lorsqu'ils découvrent qu'il faut ajouter aux quinze chiots pas mal de "réfugiés" puisqu'ils sont maintenant cent un à occuper l'appartement. Personne ne sera expulsé, la morale est sauve!!!

Ce vingt et unième long métrage des Studios Disney marque un tournant dans leurs dessins animés. Trois réalisateurs furent choisis pour ce film:Clyde Geronimi, Amilton LuskeetWolfgang Reitherman.

Ceux-ci avec cette œuvre ont révolutionné le genre en tournant la page des jolis contes de fée remplis de princesses, de paillettes, de gentils princes charmants et de chansons un peu "guimauves" pour se pencher sur des sujets plus réalistes. Effectivement les personnages sont actuels, avec leurs défauts et leur qualité. Le regard porté sur eux est amusé voire ironique. Roger et Anita profitant du coup de foudre que leurs chiens ont l'un pour l'autre font connaissance dans des conditions rocambolesques qui nous offrent un gag réaliste et non plus romantique comme auparavant. La télé devient le pôle d'intérêt dans la maison et l'on retrouve par l'intermédiaire des dalmatiens cette accoutumance obligeant les parents à monter le ton. Et puis la sorcière en Cruella est un personnage détestable, snob et à l'allure sexy, ne quittant pas son porte-cigarettes manipulé dédaigneusement. Les motivations de cette sorcière "new-look" sont d'actualité avec le trafic d'animaux pour les manteaux de ces dames et l'appât du gain.

La solidarité et l'action sont également de mise avec tous ces chiens dirigés par le "Colonel", un vieux baroudeur à l'esprit militaire exacerbé. Tout cela est absolument merveilleux tant au niveau des dessins que des couleurs.

Nos quatre amoureux sont touchants par leurs maladresses, leurs inquiétudes et leurs explosions de joie. Les chiots nous sont décrits comme de vrais enfants avec leurs mêmes petits caprices, leur même langage et leurs mêmes habitudes sous le regard attendrissant d'une femme de ménage débordée de travail mais heureuse de se retrouver dans une famille aussi unie. Les méchants sont bien sûr... très méchants et la terrible Cruella, de son regard incisif, mène à la baguette ses deux "larbins" abrutis. Le conte de fée a changé de style, il côtoie un monde actuel mais la magie reste aussi forte sous les rythmes endiablés d'une formidable musique.

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C'est donc un ravissement qui entraîne les petits jusqu'au bout d'un incroyable suspens. Quant au plus grands que nous sommes on se surprend à rester devant l'écran en se délectant tout autant. C'est tout simplement le miracle provoqué par ce dessin animé somptueux.

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Ma note: 8/10

Box-office France: 14 660 594 entrées

Grard-Rocher
8
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le 7 déc. 2023

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