Un trailer alléchant, Donnie Yen, Wai-keung Lau aux commandes (Internal Affairs), en somme tout un tas de promesses qui sur le papier faisaient bonne figure, mais est-ce que le résultat est à la hauteur de nos espérances ?
Dans un Shanghai en pleine occupation, un homme mystérieux arrive de l'étranger et rencontre un boss de la mafia locale. Il se nomme Chen Zhen (Donnie Yen), et il a l'intention d'infiltrer les gens du milieu alors qu'ils forment une alliance avec les Japonais.
Se déguisant en justicier la nuit, il tentera de convaincre les personnes impliquées de changer d'avis, ainsi que mettre la main sur une liste d'assassinats préparée par les Japonais, visant à éliminer toutes les personnes gênantes.
Le violon d'Ingres actuel de la Chine semble bien d'être la réalisation de films traitant du méchant envahisseur Japonais, ce qui s'était avéré probant avec la série des Ip Man, mais la tasse comment à se remplir un peu trop, qui plus est lorsque l'on retrouve à chaque fois dans le rôle principal le même acteur (Donnie Yen). Pire encore, si Ip Man nous servait la guerre de façon feutrée pour mieux se concentrer sur le spectacle, ici c'est l'inverse, la nationalisme Chinois étant trop prononcé, transformant l'oeuvre en film de guerre accusateur dans lequel nous sont montrés toutes sortes de crimes odieux. L'histoire quant à elle ne vole pas très haut, se résumant à un jeu du chat et de la souris, bien qu'il soit inutilement alambiqué de façon à faire croire à une réelle trame (un style narratif pourtant typiquement Japonais, comme quoi...).
Outre ces défauts d'écriture, on se laisse malgré tout prendre au jeu, les divers combats qui nous sont servis méritant largement le coup d'oeil. Celui d'ouverture, en France, est magistral, tout comme celui qu'aura notre Frelon Vert dans la rue contre une large bande de Japonais. Oui, oui, vous avez bien lu « Frelon Vert ». La comparaison de costumes sautait pourtant aux yeux, mais le nom est lâché au cours du film par les nippons, qui le surnomment comme ça par rapport au film (en 1917 ?). D'ailleurs, puisque la comparaison est à l'honneur, ce « Frelon Vert », qui semblait être une réponse à celui des américains, fait l'effet d'un pétard mouillé. Il le dépasse très légèrement grâce à ses scènes de combats bien plus impressionnantes et sans appels à une profusion de CGI, mais l'on est très loin de la réponse à laquelle bon nombre espéraient, et encore plus loin de son prédécesseur, La fureur de vaincre (Bruce Lee).
Bref, Legend of the Fist est un film sympathique, mais pêchant par d'inutiles profusions de sang et autres actes sadiques perpétrés par les Japonais. On aurait aimé plus de neutralité et plus de place au divertissement, voire carrément un contexte différent.
Tout comme Detective Dee était un film d'enquête et non d'arts-martiaux, celui-ci suit la même logique en laissant plus (trop) de place à la guerre. Si ça marchait (suivant les points de vue) pour notre Detective, ici le constat amènera à une certaine déception. En revanche ceux qui pestaient contre les CGI de Dee n'auront pas à se plaindre ce coup-ci, les multiples explosions étant faites à l'ancienne (entendez réelles) et les effets numériques étant laissés au placard.
L'alternance entre les parties à l'intérieur et à l'extérieur du cabaret sont également appréciables, créant deux trames, mais aussi en instaurant un côté chaleureux et rassurant, un peu à la manière d'un Sakura Taisen (bah merde, encore un truc jap, finalement ce film puise beaucoup chez l'ennemi...).
On notera également une certaine maîtrise de la photo, en particulier lors des scènes de combats, nous offrant des pluies incessantes et mouvements de caméras très convaincants.
Wai-keung Lau, le réalisateur, avait un personnage qui faisait bander une armée de junkies du Kung Fu Wushu, il avait Donnie Yen, acteur mais aussi chorégraphe, épaulé par Kenji Tanigaki (Fist of Legend, Blade 2...), mais il est passé à côté d'une chose mémorable qui nous pousserait à lui demander « mais qu'est ce que t'as voulu faire avec ton film ? ».
Pour conclure, ceux qui n'avaient pas été convaincus par The Green Hornet et qui voulaient leur vrai Wushu Made in China seront servis, sans pour autant qu'ils puissent crier au génie. Les autres pourront se laisser prendre au jeu des masques mis en place au cours de l'oeuvre, bien qu'il ne soit pas démesurément compliqué de trouver qui est qui.
Mention spéciale pour Donnie Yen, qui encore une fois nous en met plein les yeux, et que l'on retrouvera prochainement dans Wu xia, un long-métrage qui a fait beaucoup parler de lui lors du festival de Cannes.
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le 30 mai 2011

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