"I don't want to learn to talk."
Pour juger correctement ce Lessons of Darkness, il faut s'extirper de toute temporalité comme le précise lui-même Werner Herzog, et ne pas essayer de chercher d'où sont tirés les images. A partir de là, on assiste à des images venus d'un autre monde, une sorte de science-fiction au milieu de la réalité.
Les images sont sales et belles à la fois. Herzog arrive à confronter deux mondes totalement différents, celui de la guerre, de la mocheté, avec celui de la poésie grâce à des musiques et plans rendant le tout quasi harmonieux. Au-delà des images qui se suffiraient à elle-même, Herzog rajoute quelques interviews de la population touchée comme il en a l'habitude, toujours sans pathos, et toujours incroyables. Il y aussi ces pompiers de l'extrême que l'on a du mal à comprendre, qui rigolent entre eux et qui nous laissent bouche bée.
Même si l'on n'accroche pas à la volonté esthétique que Werner Herzog essaie d'exprimer dans ce film, il mérite d'être vu pour certaines images, rares voire inédites.
C'est bien la première fois qu'on arrive à me faire croire qu'un tracteur est émouvant. Pour moi c'est une sorte de Baraka en enfer.