Un fils indigne !

Après un pénible, vain et oubliable Enfermés dehors, qui montre un épuisement et les limites du Dupontel "radical" des débuts, l'acteur-réalisateur-scénariste fait avec ce Vilain sa première concession au cinéma grand public. Le style est toujours là, mais le côté "jeu de massacres où tout le monde s'en prend plein la gueule à travers la violence la plus extrême et le nihilisme le plus assumé" s'est estompé. Ce qui n'est pas plus mal. Il faut savoir évoluer. Ici, ce n'est pas sans quelques défauts...

En fait, on devine les rebondissements dix minutes à l'avance, donc on ne peut dire que l'intrigue soit d'une folle originalité. Mais, par-dessus cette intrigue peu originale, il y a toujours heureusement la patte de l'artiste. On peut la trouver à travers sa réalisation agréablement cartoonesque et une imagination toujours foisonnante, en particulier pour ce qui est de réussir à faire s'en sortir, de manière improbable, son personnage à chaque fois...

À côté de cela, on peut se marrer des gags de répétition, surtout ceux qui tournent du médecin qui a complètement perdu la boule (Dupontel pouvant toujours compter sur l'excellence de son fidèle Nicolas Marié !), et aussi d'une Catherine Frot, complètement à l'aise, ayant vraiment l'air de prendre son pied en vieille mère qui veut remettre désespérément son fils plus qu'indigne dans le droit chemin.

Pour résumer, avec Le Vilain, on n'est pas devant le meilleur Dupontel, mais on a la plaisante annonce d'un virage plus qu'agréable dans son cinéma.