12 angry monkeys
J'enchaîne les Lumet et ça va en fait, je suis soulagé. C'est un bon, j'avais tort, c'est pour moi. La trouille que j'avais en pensant à lui, au 7 de circonstance que j'ai claqué sur « 12 hommes en...
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Le titre de ce film "Le Verdict" préfigure bien le scénario. Une affaire puis un procès et à la fin un verdict …
Il s'agit de Sidney Lumet dans ses œuvres et ses obsessions habituelles : le fonctionnement de la justice américaine traité à travers un exemple de plaignants qui réclament l'indemnisation d'une proche, victime d'une erreur médicale lors d'une anesthésie. Autant dire la lutte du pot de terre contre le pot de fer.
Mais le film n'est pas que ça : ces plaignants choisissent un avocat, Frank Galvin, déchu (suite à une irrégularité dans le passé) qui s'est réfugié dans l'alcool et qui court, au culot, après l'improbable affaire lors de funérailles ou d'hospitalisations. Et cet avocat joue très gros jeu en refusant l'indemnisation amiable "spontanément" proposée par l'Archevêché qui chapeaute l'hôpital. En clair, l'avocat quasiment fini contre les institutions religieuses, médicales et même judiciaires car le Juge considère cette affaire comme inutile voire néfaste. De plus, la partie adverse commissionne un grand cabinet dirigé par un avocat retors, Ed Koncannon, bardé d'une armée de jeunes avocats aux dents longues. Ça passe ou ça casse. Autant dire cette fois, la lutte de David contre Goliath.
Le film est très habilement monté avec une régulière montée en tension proportionnelle au nombre de déconvenues et rebuffades essuyées par Frank Galvin. Entre les témoins qui se rétractent sous la pression et ceux récusés par la partie adverse, il ne lui reste pas grand-chose pour organiser son accusation.
L'intérêt du film est de voir le mécanisme du fonctionnement d'un procès. On pourrait dire spécifique aux USA mais, en toute franchise, il en serait de même dans tout pays démocratique. Il y a les faits qui sont exposés et ensuite, il y a le jeu des témoins qu'on appelle à la barre et où chaque partie essaie de tirer la parole de trop ou la maladresse pour infirmer ou confirmer un point clé. Et quand on ne s'en sort plus, on fait appel à la jurisprudence pour trier et éliminer. C'est du grand classique. Ici, Lumet le montre de façon très pédagogique.
Le rôle de Frank Galvin est interprété par Paul Newman chez qui les années ont passé. Ce n'est plus le fringant et beau Paul Newman des années 50 à 70 mais il reste son jeu, toujours excellent. J'aime le poids de ses silences qu'accompagne un regard pensif, un regard qui jauge mine de rien.
Les seconds rôles sont de grande classe à commencer par James Mason dans le rôle de l'avocat – tortueux - de la défense, une énigmatique Charlotte Rampling dans un personnage ambigu – une spécialité chez elle ? et Jack Warden en soutien de Paul Newman.
Même si ce type de sujet n'est pas très neuf, Sidney Lumet sait rendre attractif et palpitant ce film dont, le moins qu'on puisse dire, l'affaire n'est pas gagnée d'avance.
A la fin, la seule question qui me taraude, c'est la bière à l'œuf cru. Est-ce bon pour le taux de cholestérol ?
Créée
le 21 oct. 2022
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