The Young Savages est la première collaboration de Burt Lancaster et John Frankenheimer. On comprend qu’ils aient eu envie de poursuivre l’aventure sur d’autres productions. (Le prisonnier d’alcatraz, Le train) Il y a une intelligence qui lie les deux artistes dans l’approche des scénarios Prendre le tempset l’interprétation. Ici à partir d’un fait divers, somme toute tragique, on nous propose une réflexion en profondeur sur la condition humaine. Un enquêteur va remettre en question son intention d’envoyer trois jeunes voyous sur la chaise électrique lorsqu’il fait le lien entre leur geste et leurs conditions de vie. En plus, le scénario complexifie la position du protagoniste en faisant de l’un des accusés le fils de son ancienne amie de cœur, en lui mettant la pression d’un patron qui désire se servir de cette cause pour sa campagne électorale, en lui jetant le regard réprobateur de sa femme qui ne comprend pas qu’il puisse s’abaisser devant des intérêts politiques et qui lui reproche son manque de compassion envers des jeunes issus du même quartier que lui. Tous ces éléments enrichissent la psychologie du personnage et par le fait même la construction dramatique. Par une habile utilisation du close up, la réalisation appuie subtilement la pression vécue par le personnage que Burt Lancaster incarne de manière irréprochable. Cette rencontre initiale entre le jeune cinéaste et le vétéran acteur, fraîchement oscarisé pour son Elmer Gantry, est digne de l’ensemble de leur œuvre commune à l’écran. Brillant.