“Victime de la mode”

Étoile montante de la haute couture parisienne, Ellias Barnès doit se rendre sans attendre au Québec. Son père, à qui il n’a plus adressé la parole en 20 ans, vient de décéder d’une crise cardiaque. Chargé de régler sa succession, le jeune homme décèle dans son pavillon de banlieue, un secret qu’il n’aurait jamais dû connaître.

Les mannequins avancent le long d’une spirale au milieu d’un public conquis. Filmé en plongée, le défilé prend les allures esthétisées d’un dédale en colimaçon dans lequel va s’égarer le styliste. De quoi figurer les circonvolutions d’un cerveau malade ? Mais que dissimule ce sous-sol énigmatique qui va bientôt parasiter sa réussite ?

Anatomie d’une chute. On aurait aimé suivre Ellias jusqu’à la garde, mais ses réactions insensées nous forcent à l’abandonner trop vite au point de ne pas vouloir le voir sauvé par sa bêtise. Son casque et ses pleurs cathartiques en deviennent ridicules. La tragédie, le choc et les anxiolytiques ne pardonnent pas tout. Dans son premier film, Xavier Legrand empoignait la violence masculine avec une maîtrise remarquable. Là, il en fait un héritage empoisonné, une maladie génétique que l’on développe comme les faiblesses de cœur. Une incohérence fâcheuse, alors que son antihéros s’est donné pour mission d’iconiser la femme par le vêtement.

(5.5/10)

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