MADAGASCAR !
Sans doute vous souvenez-vous de ces dessins animés de Tex Avery qui mettaient en prise l'indéridable Droopy avec un loup libidineux qui rêvait de lui piquer une chanteuse rouquine au sex-appeal...
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le 28 nov. 2018
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Sans doute vous souvenez-vous de ces dessins animés de Tex Avery qui mettaient en prise l'indéridable Droopy avec un loup libidineux qui rêvait de lui piquer une chanteuse rouquine au sex-appeal old-school ou encore de ces deux chat et chien qui n'avaient de cesse de se chamailler comme les meilleurs ennemis du monde.
Eh bien il y a de ça dans ce Sortilège du scorpion de jade dont le scénario reprend en les parodiant certaines des figures des films noirs des années 40.
Ainsi du personnage principal incarné par Woody Allen lui-même, un dénommé W.C Briggs (avec un prénom de chiotte pareil ça pose déjà le personnage), agent d'assurance de son état, physiquement à 10 000 lieux du héros viril à la Sterling Hayden. Mais enquêteur hors pair, reconnu par les siens. Une réputation qui lui vaut bientôt l'occasion - inespérée - de mettre dans son lit la très entreprenante secrétaire de l'agence en la personne de Charlize Theron.
Mais un mot magique inopportun -Constantinople - sorti de nulle part, vient alors contrecarrer la perspective d'une nuit assurément torride...transformant notre Don Juan des Assurances en l'ombre de lui-même au grand désespoir de sa blonde platine. Le voir snober cette beauté à demi déshabillée dans son lit pour aller vaquer à quelques affaires secondaires au milieu de la nuit est vraiment désopilant. Une scène drôlissime dont seul Woody Allen a le secret.
Un peu plus tard, dans une scène construite symétriquement, Betty Ann ennemie jurée de Briggs, et véritable dragon déterminé à lui piquer son job, tombe subitement amoureuse du maigrichon binoclard sous l'effet d'un Madagascar fort heureusement tombé du ciel. Chat et chien soudainement réconciliés...du moins quelques instants.
Cette façon très ludique de jouer avec des personnages typiques des films noirs de cette époque (mais à contre-emploi) ; cette capacité à recréer l'atmosphère sépia des années d'après-guerre, au rythme de mini ellipses temporelles et de rengaines jazzy est une marque de fabrique du réalisateur qu'on retrouve dans maints de ces films dits "légers" comme Magic in the Monnlight ou Meurtre mystérieux à Manhattan mais qui aussi mineurs soient-ils, n'en restent pas moins remarquablement construits et dont le ressort comique, pour peu qu'on y soit sensible, fonctionne à merveille.
Alors quand ce Sortilège du Scorpion de jade repasse à la télé vous savez quoi ?
Personnages/interprétation : 9/10
Scénario/histoire : 8/10
Mise en scène/photo/musique : 8/10
8.5/10
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le 28 nov. 2018
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