Le Sorcier du Rio Grande par Christine Deschamps

Un western qui sort pas mal du lot parmi les très oubliables pensums qui forment la majeure partie de la production de cette année-là. Pourtant, il ne brille pas par con objectivité; ici, on prend résolument le parti des blancs contre celui des indiens mais, justement, parce qu'ils sont des ennemis redoutables, on ne minimise pas non plus les mérites de ceux-ci. Leurs stratégies sont très au point et causent des dégâts considérables, leurs espions se révèlent dignes de la CIA et leur bravoure de celle des samouraïs. Après, le héros les déteste cordialement et méprise leurs façons de faire, qu'il connaît pourtant bien, pour avoir vécu parmi eux. L'objet de son ressentiment reste un peu vague, un malentendu mortel entre lui et le personnage de Jack Palance. Mais quel face à face ! Heston contre Palace, deux icônes musculeuses, à la testostérone qui déborde de partout... il n'en faut guère plus pour susciter un intérêt raisonnable. Deux mondes s'affrontent, incarnés par des champions de haut vol. Le duel fait oublier en partie les défauts de cet hymne au bellicisme qui prend résolument fait et cause pour les envahisseurs européens. Reflet de son époque, en d'autres mots. Et fait apprécier le chemin parcouru.