Une odyssée à haute altitude doublée d’une enquête

L’alpinisme est l’activité sportive qui me stresse le plus. Les pratiquants (de haut-niveau j’entends) risquent leur vie à chaque ascension et ce film d’animation est tellement bien réalisé qu’il m’a procuré les mêmes sensations qu’un documentaire sur l’escalade, avec le scénario d’une fiction en plus :

Fukamachi, photographe japonais, enquête sur Habu, une légende déchue de l'alpinisme nippon qui détient un appareil photo des années 20 renfermant peut-être le secret de la conquête de l'Everest. Mais Habu possède aussi son lot de sombres secrets...

Bien qu’il s’agisse de l’adaptation d’un manga, le réalisateur Patrick IMBERT semble bien documenté et restitue parfaitement la passion, voire la quête d’absolu de ses personnages. Ceux-ci ont toujours un challenge à relever : plus haut, grimper en solitaire, gravir la face la plus difficile, sans oxygène… Cette quête d’absolu est accentuée par le dessin particulièrement épuré des graphistes. Les mouvements des personnages manquent juste un peu de fluidité, mais les décors (notamment les décors naturels) sont vraiment magnifiques.

Récit d’aventure immersif et impressionnant, Le Sommet des dieux est d’abord une épopée humaine complexe et palpitante, qui mérite le César du meilleur film d’animation reçu en 2022.