Moi aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’un film qui me donne la banane, et qui vous donnera pas l’impression de nager dans le chocolat en le regardant.
Il s’agit de la crème de la crème des eighties, le Dragon Rouge de Michael Mann, première adaptation du roman éponyme de Thomas Harris, créateur du personnage d’Hannibal Lecter.
Moi Michael Mann, je lui mange dans la main, C’est un réalisateur qui à fait son miel d’années et d’années de recherches sur les méthodes d’investigation et de procédures policières, sans jamais prendre le melon. Alors qu’il s’attaque à un matériau de qualité comme les romans de Thomas Harris, je me dis qu’il à du pain sur la planche, mais je sais qu’il à pas peur de mettre la main à la pâte.
Le livre, et donc le film, suit le parcours de Will Graham, comportementaliste au FBI à la poursuite d’un tueur en série se surnommant le Dragon Rouge, et qui se retrouvera aidé, ou pas, par un autre tueur qu’il aura réussi à enfermer en manquant de peu de passer à la casserole quelques années auparavant, Hannibal Lecter.
Car Will Graham à le le nez creux, capable de penser comme un tueur, et souvent à haute voix, il sait ce qui leur met l’eau à la bouche, en l’occurrence le gout de notre tueur à découper des familles entières les nuits de pleine lune. Il entame une véritable course contre la montre pour identifier et sauver la prochaine cible de notre ami avant que leurs carottes ne soient cuites avec l’aide de notre cannibale favori.
Bien que l’affaire soit une création de Thomas Harris, elle s’inspire en partie des rapports et de la personnalité de Robert Ressler, qui gagnait sa croute en tant que profiler pour le FBI ayant participé à l’arrestation de Jeffrey Dahmer, entre autres…
Le casting, de son côté de manque pas de piquant. D’abord, le grand William Petersen, qui aura eu une carrière avant les experts, enchainant deux plats de résistance en deux ans, le Police fédérale, Los Angeles de William Friedkin et ce Manhunter. Ensuite Dennis Farina, dont le nom ne vous dit peut être rien, mais qui aura su se faire une place en tant que second couteau dans un paquet de production depuis les eighties, découvert par Michael Mann en 81, alors qu’il faisait partie de la police de Chicago avant de changer de crémerie pour le monde du cinéma.
Et on retrouve cette grande courge de Tom Noonan dans le rôle de Francis Dollarhyde, mais si, vous le connaissez ! Et Brian Cox dans le rôle du grand Hannibal, qui nous sert une partition bien pale comparée a celle de Hopkins, mais bon, on va pas en faire tout un fromage…
Ensuite, Mann prend le parti de modifier quelques parties du livre original, et il y va pas avec le dos de la cuillère. Plus d’énorme tatouage pour le bad guy, plus de pathos bête comme chou qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Ici c’est entrée, plat, dessert, il envoie la sauce, c’est brut de pomme, bref, pas de chichis, ou presque.
Car Michael Mann reste Michael Mann, on échappera pas aux ralentis ultra-stylisés, à l’histoire d’amour un peu enfantine, et Mann trainait encore à l’époque quelques casseroles de son expérience télévisuelle, usant et abusant jusqu’a la moelle des effets de zoom et dezoom. Mais bon, on va pas cracher dans la soupe, car même un Michael Mann plein de défauts reste bien supérieur au tout venant de l’époque. et cerise sur le gâteau, les fans d’ambiant de de pop trouveront leur bonheur dans une soundtrack qui envoie le paté.
Ce Dragon Rouge est recommandé autour d’un bon repas composé de foie, de fèves au beurre et d’un excellent chianti.