Ça n'a pas l'air si bien que ça l'Australie, finalement

C'est fou de se dire que ce premier long-métrage pour le cinéma de Michael Haneke était initialement une proposition de téléfilm car c'est tout simplement trop radicale, même si le film aurait sans doute été formellement très différent pour la télévision.

Là où le réalisateur est un peu subversif, c'est qu'il inclut une gamine à cette intrigue. Si on avait juste suivi un couple, même avec ce montage et cette façon de filmer austère et au montage cruel, ça aurait été un film bien plus doux. Là, comme il y a cette fillette, qui joue très bien d'ailleurs, c'est vite glaçant.

On ne pige pas trop où le film va, et puis vers la moitié du film on sent que ça va très mal se finir. Voir des gens bouffés par le quotidien, ça pourrait être de la science-fiction, mais ici tout parait vrai et le film est inspiré d'un fait divers.

C'est horrible et c'est ce qui fait la force du film, alors même qu'il n'y a pas beaucoup de choses insoutenables à l'écran. En effet, tout ce qui est vraiment horrible n'est pas montré, et c'est ça qui est affreux car on a quand même le temps de l'imaginer et de digérer "l'information" : telle chose s'est passée. On ne l'a pas vu, mais c'est arrivé, et maintenant voici où en sont les personnages.

Le Septième Continent est un excellent film car même si on reconnait en quelque sorte le sadisme du cinéaste qui en est à l'origine, l'ambiance n'est pas glauque de la même manière que dans ses films suivants.