Adapté d’un ouvrage que je n’ai pas lu, Le Seigneur des Anneaux dans sa globalité a tout d’abord été une sorte de grand machin que tout le monde adorait et qui ne me faisait ni chaud ni froid. J’ai loupé la Communauté au cinéma, mon petit copain de l’époque m’a emmenée voir Les Deux Tours devant lesquelles j’ai dormi, quant au troisième…
Et puis un jour, une personne vraisemblablement d’une grande sagesse, m’a mis la trilogie DVD sous le nez en me conseillant de me prendre une journée pour la voir d’une traite. Et ce fut la claque !

J’ai toujours eu une préférence pour La Communauté de l’Anneau qui comporte à la fois des scènes d’introduction des personnages, des peuples et des décors mais également des scènes d’action dignes de contes pour enfants. [Début de Spoil] Et ce film contient ma scène préférée de toute la trilogie, la mort de Boromir qui me fait toujours pleurer.[fin du Spoil]

Toute la magie du film, sa beauté, réside dans un souci du détail proche de l’autisterie qui confère à l’ensemble une ambiance inégalée. N’ayant pas lu l’ouvrage de Tolkien, je ne peux m’attarder sur le principe de l’adaptation mais ayant eu la joie de découvrir les ahurissants bonus dvd de la Communauté de l’Anneau, il est indéniable que le travail fourni a été monstrueux en ce sens.

Ce premier opus dessine le début d’une gigantesque épopée, nouant des destins le temps de quelques aventures avant de séparer les compagnons pour la suite de l’histoire. Tous les personnages sont narrés avec talent, portés par des acteurs inconnus alors et parfaitement adaptés à leurs rôles. Au fond, l’histoire est simple, évoquant la confrontation éternelle entre le Bien et le Mal, l’Innocence et la Perversion mais l’univers créé par Tolkien et magnifié par les images de Jackson lui confère une dimension épique grandiose. Comment ne pas retomber en Enfance devant la légende de cet anneau maudit, forgé par le Prince des Ténèbres lui-même, qui peut détruire le cœur de l’être qui le porte en le faisant basculer vers ses retranchements les plus obscurs, et qui tombe par un curieux hasard entre les mains d’un Hobbit, créature la plus innocente qui soit ? Parcourant une Terre du Milieu aux paysages somptueux, le petit Frodo rencontrera alors des Elfes, des Nains, des Trolls ou encore des Magiciens ! Existe-t-il un autre dessein voué à l’imagination d’un artiste, d’un conteur, que d’offrir au spectateur une telle immersion dans le rêve, libéré de toute emprise d’une réalité morne ?

De plus, la Communauté de l’Anneau est d’une perfection esthétique exemplaire sans pour autant donner l’impression de voir évoluer constamment des acteurs devant une tapisserie verte. Les maquettes créées pour les films permettent une immersion totale dans chaque décor, insufflant étrangement beaucoup de réalisme dans tout ce merveilleux.
Enfin, impossible d’évoquer ce film, et la trilogie en général, sans dire le plus grand bien de sa bande son, des hurlements d’orques à la symphonie de Shore ! En effet, le travail est aussi bien soigné chez le compositeur qui offre ici une partition brillante que chez les bruiteurs qui s’en donnent à cœur joie pour créer une ambiance sonore extraordinaire.

Peter Jackson a réussi à offrir au cinéma ce qu’il n’avait pas eu depuis longtemps : une merveilleuse épopée, à la fois tragique, belle, glaçante, parfois drôle, complexe mais facile d’accès et d’une incroyable maîtrise visuelle et technique. La Communauté de l’Anneau ce n’est pas qu’un film d’aventure, c’est une sincère déclaration d’amour à la création artistique, notamment celle, toute bête et pourtant si compliquée, de savoir raconter une histoire.

Créée

le 26 sept. 2012

Modifiée

le 26 sept. 2012

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Before-Sunrise

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