Un Gosha aux ambitions formelles et scénaristiques (trop?) modestes...

Après son excellent premier film, Trois Samouraïs Hors-la-Loi, Hideo Gosha réalisé ce Sabre la Bête avec toujours ce même souci d’appliquer au genre, le chambara dans ce cas, un traitement fait de mise en scène à la conceptualisation raffinée esthétiquement parlant, éclairs de violence et personnage de loups solitaires cherchant à se démarquer de leur condition.


L’univers des samouraïs, et plus particulièrement des rônins, être refusant l’allégeance et prêt à en découdre pour garder cette indépendance, est une nouvelle fois montré avec une grande noirceur, débarrassée totalement des agréments du film de chevalerie. Honneur et dévouement au maître sont ici totalement occultés au détriment d’un traitement radical uniquement basé sur les visions à court terme des principaux protagonistes. Survivre souvent.


Le personnage principal de Gennosuke est l’image iconique du héros chez Gosha, implacable, sauvage et souvent très habile au maniement du sabre, il est sorti du clan et doit se battre pour rester en vie face à la meute.


Moins appliqué que dans son premier film, faute à un script léger et à un trop plein de personnages diffus ne s’imposant qu’à de très rares moments, ce chambara n’en demeure pas moins un bon spectacle aux joutes violentes et rapides, marque de fabrique des grands artisans du genre (Misumi, Okamoto,…).


Même s’il ne restera pas obligatoirement dans les grandes réussites de son auteur, je pense à ses chef d’œuvres de fulgurance que furent Les Loups ou Hitokiri le Châtiment, Le Sabre De La Bête répond parfaitement au cahier des charges du genre, tout en se limitant aux contraintes de son script minimaliste, contrecarrer à de trop rares moments par des idées de mise en scène ou des effets stylisés. Une bonne série B sans grandes ambitions en somme.

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le 4 juin 2018

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