Le Roi Scorpion : Le Livre des Âmes
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Le Roi Scorpion : Le Livre des Âmes

Film DTV (direct-to-video) de Don Michael Paul (2018)

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, je vous présente le dernier opus (en date) de la saga Le Roi Scorpion. Une fois de plus produit par Universal 1440, la branche d’Universal spécialisée dans les Direct To Video ou Direct To VOD, la tâche de faire un 5ème film a été confiée à nouveau à un réalisateur habitué des suites en DTV, à savoir Don Michael Paul, à la barre de bobines telles que Jarhead 2, Sniper Legacy, Un Flic à la Maternelle 2, Tremors 5 et 6, ou encore Death Race 4ème du nom. Un tâcheron sans grand talent mais qui la plupart du temps fait le job pour ce qu’on lui demande. Exit également les pays de l’Est, ce 5ème film est tourné en Afrique du Sud, profitant ainsi des superbes paysages très diversifiés du pays. Malgré ses faibles ventes en DVD et Blu-ray sur le territoire américain, ne rapportant qu’environ 1.2M$, ce qui explique peut-être qu’un 6ème film n’a jamais vu le jour, Le Roi Scorpion : Le Livre des âmes est pourtant une très honnête série B qui sait se montrer divertissante. Mieux encore, alors que les 2ème, 3ème et 4ème films plongeaient parfois tout droit dans le nanar, elle a bien plus d’ambition et d’ampleur.


Le Roi Scorpion 5ème du nom propose une nouvelle approche du personnage du Roi Scorpion. Il ne s’inscrit pas dans la continuité des autres films et il peut être vu indépendamment sans qu’il n’y ait besoin d’avoir vu les autres. Quelque part, en revenant sur divers aspects du film original, ce 5ème film pourrait presque être un reboot en plus sérieux. Nous sommes ici bien plus proche du Sword & Sorcery façon Conan le Barbare, avec une sorcière, de la magie, un roi-dieu maléfique, une épée maudite, un golem, un peuple qui a besoin d’un héros, et même d’une quête à accomplir. Alors non, Le Roi Scorpion 5 ne brille pas par l’originalité de son scénario, mais ressemble quelque part à une mauvaise quête d’une partie du jeu de rôle Donjons et Dragons, pompant en plus dans ce qui a déjà été fait sans réellement se cacher. Le schéma scénaristique est d’ailleurs le même de film en film si on calcule bien, avec un personnage maléfique qui cherche une arme puissante pour conquérir le monde, et un Roi Scorpion qui, avec la petite équipe qu’il a formée petit à petit (volontairement ou pas), va se dresser sur son chemin. Mais en abandonnant l’humour et/ou le nawak des films précédents, en se montrant très sérieux, et même sombre par moments (une certaine mort en début de film), il y gagne étonnement en intérêt. Bien qu’ils ne soient pas non plus très profonds, le scénario donne suffisamment de temps aux personnages pour devenir une réelle équipe, leurs interactions/relations sont plutôt intéressantes. Le Roi Scorpion est désormais un simple forgeron qui veut se tenir loin des combats. Zach McGowan fait mieux le job que Victor Webster des opus 3 et 4 dans le rôle principal. Son rôle dans la série Black Sails semble avoir été un bon entrainement pour ce genre de rôle même si, malgré tout, il ne remportera clairement pas l’Oscar du meilleur acteur. Mais sa présence physique est indéniable dans le rôle du Roi Scorpion et il se donne à fond.


Le casting est moins prestigieux que les opus précédents et leurs seconds rôles de luxe, mais on retrouve malgré tout quelques têtes connues comme Peter Mensah (300, Jason X) ou le catcheur devenu acteur (une constante de la saga) Nathan Jones (L’Honneur du Dragon, Mad Max Fury Road) grimé en golem. Ce dernier est d’ailleurs plutôt impressionnant à regarder et on est content de voir qu’ils aient pris la peine de le réaliser en practical plutôt qu’en image de synthèse. Le résultat est sans précédent, et il est peut-être le meilleur personnage de toute la saga. Le practical, on le retrouve également dans les décors puisque le film évite autant que possible les fonds verts. Le rendu de certains paysages désolés fait clairement le job, au point qu’ils en deviennent parfois inquiétants. La photographie de Hein de Vos s’en sort également étonnement bien pour ce genre de production. Les scènes de combats sont en nombre suffisant et au final pas trop mal fichues, bien que certains ralentis putassiers auraient pu être évités. Le montage laisse parfois à désirer mais les affrontements restent néanmoins lisibles et compréhensibles. Bon, il faut avouer que certaines bastons ne semblent être là que justement pour amener de la baston et ne font en rien avancer quoi que ce soit au niveau de l’intrigue, mais l’ensemble est décent, avec des acteurs / cascadeurs qui sont crédibles. On n’en attendait pas moins de ce genre de divertissement un peu bas du front et on est content qu’il nous délivre bien la marchandise attendue à l’inverse de certains des opus précédents. Parce qu’autant les 3ème et 4ème films étaient sympathiques car complètement à la ramasse mais généreux en n’importe quoi, autant ce Roi Scorpion 5 essaie réellement de faire les choses bien et y arrive en partie.


Cette saga Le Roi Scorpion s’achève sur une plutôt bonne note avec un 5ème opus qui certes ne surprendra guère les amateurs de Sword and Sorcery, mais qui fait plutôt bien son boulot de série B d’aventure façon Conan le Barbare.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-le-roi-scorpion-5-de-don-michael-paul-2018/

cherycok
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le 14 mars 2024

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