Je préviens les bourrins sans finesse, c'est un western toc. Mais du toc bien fait hein.

Des couleurs subjectives, sorties d'un tableau. Des couleurs chaudes, presque fauves. Kitsch au possible.

Des décors suspects, genre faux ciels collés sur les scènes filmées en extérieur. Je trouve ça plutôt touchant, mon côté vieux jeu peut-être.

Un scénario un peu naïf qui ne lésine pas sur l'ellipse. Pas très grave, l'histoire on la connaît de toute manière. C'est celle de Frank James qui veut venger la mort de son frère Jesse, tué par le lâche Bob Ford.

Un récit grave (la vengeance meurtrière !) farci à l'humour. De l'humour truculent, celui où qu'on rigole à pleines dents en s'envoyant des grandes claques dans le dos. Bref de la bonne humeur communicative (la scène finale du tribunal est carrément fendard).
C'est rempli de gags excellents, qui viennent parfaitement rythmer le film. D'ailleurs, ça m'étonne de la part de ce tristounet de Fritz Lang.

Bref, à chaque fois qu'un truc potentiellement pénible point à l'horizon, il est miraculeusement stoppé dans son élan par une sorte d'intervention divine.
Exemple : il y a un jeune puceau casse-couilles qui suit à longueur de film Frank, et ça m'énerve. Paf, à la fin, il se prend un pruneau et crève. Et là je jubile. Abruti d'ado !

Chose assez originale, le Retour de Frank James est la suite directe du Brigand bien-aimé (la scène de la mort de Jesse James joué par Tyrone Power est reprise en prélude).
Avec les mêmes acteurs (Henry Fonda en Frank James, John Carradine en Bob Ford, Donald Meek et Henry Hull), mais pas le même réalisateur, Henry King étant remplacé par Fritz Lang, qui signe ici le premier de ses trois westerns.

J'allais oublier Gene Tierney. Comment une fille si sublime en noir et blanc (cf Laura d'Otto Preminger) peut-elle perdre tout son charme une fois passée au prisme de la couleur ? Un des grands mystères de la vie pour moi. Et un grand désarroi aussi.
Pruneau
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le 30 nov. 2011

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