Le Procès Goldman par lepetitbreton

Passionnante et effrayante plongée dans un des procès les plus médiatisés de l'époque, celui d'un homme accusé d'avoir tué deux pharmaciennes et qui n'aura jamais cessé de clamer son innocence pendant des années, jusqu'à la publication d'un livre et la réouverture du dossier 6 ans plus tard.

Passionnante parce qu'on est ici plongé au coeur de la mêlée, dans l'arène où s'affrontent les avocats, sans artifices autres que les bons mots des uns et des autres. La réalisation est volontairement limitée dans ses effets, au plus prêt des visages, ni trop classique ni trop démonstratrice, s'effaçant derrière son sujet, et là pour témoigner d'une ambiance survoltée bien loin des images d'Épinal d'une cours de justice. Effrayante parce-qu'on réalise assez naïvement que la justice tien plus à la capacité des avocats à raconter des histoires qu'à produire des vérités basées sur des faits. Tout cela n'est qu'un show, un cirque avec ses clowns et ses équilibristes jongleurs, loin de l'idée qu'on pourrait s'en faire, une fiction organisée, avec ses gentils et ses méchants, ses retournements de situation et ses monologues inspirés.

Et les victimes dans tout cela ? Rien. Pas un mot sur une enquête qui tenait son coupable idéal et n'a jamais été plus loin, pas plus que le film, qui ne mentionnera même pas dans un carton final ce qu'il en est advenu des ces recherches hypothétique.

Peut être que Goldman était coupable. Peut être innocent. Mais sûrement que des vies ont été broyées et que celles là, malheureusement, personne ne fait de film pour s'en souvenir.