Un film-concept qui aborde le thème de la « lutte des classes » par un biais insolite et avec l’innocence des jeunes héros de l’aventure. Le quiproquo qui sert de base à l’intrigue permet au film de dresser un parallèle tragi-comique entre la condition sociale des deux personnages principaux. Ce contraste fort est encore décuplé par le contexte historique, une époque où il existait une énorme différence de qualité de vie entre nobles et roturiers (le trait est même un poil trop forcé jusqu’à faire du père pauvre un Thénardier puissance 10).
Cette nouvelle adaptation du roman de Mark Twain ne se veut pas d’une fidélité historique irréprochable, la narration adopte d’entrée de jeu le ton du conte qui sied en effet mieux à l’exercice. Le spectacle n’en demeure pas moins piquant et ce « modeste » téléfilm fait même mieux que la version assez fadasse des années 30 avec Errol Flynn. Le rôle de ce dernier est cette fois dévolu à une autre vedette du film de cape et d’épée en la personne de Guy Williams (alias Don Diego de la Vega) qui joue le babysitter royal avec la noblesse qui convient mais dans un registre rendu un peu trop lisse par cette adaptation Disney. Le rôle n’a en effet pas la même profondeur que dans la version plus tardive de Richard Fleischer où Oliver Reed parvenait à lui donner une force et une dimension rédemptrice qui est malheureusement absente ici. Mais la prestation bluffante du jeune acteur principal donne du panache à l’ensemble, il s’accapare remarquablement ce double rôle schizophrène en jouant deux personnages aux caractères opposés et en pleine évolution. La partie du film suivant le prince déchu reste néanmoins la plus intéressante et la plus intense, quitte à provoquer un déséquilibre dans la trame du film.

archibal

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