We have serious problems to solve, and we need serious people to solve them.

Une histoire romantique qui avait un concept de base intéressant, et qui ne sait pas trop quoi en faire. En fait, la première partie est plutôt intéressante parce qu’on voit justement comment l’idée se met en place et les conséquences qu’elle peut avoir non seulement sur le couple, les personnages, mais aussi la fonction qu’ils occupent. En un sens, même si elle prend un cas extrême, c’est une romance bien moderne. Et c’est ce qui la rend intéressante dans la seconde partie du film, quand on commence un peu à oublier le concept et à se concentrer sur la romance même, car ça montre que même des personnages avec une vie professionnelle aussi contraignante peuvent trouver du temps pour profiter l’un de l’autre. Bon, la dernière partie du film prendra conscience qu’il est temps de conclure et joindra donc les différents bouts pour une fin satisfaisante bien que prévisible.

Car c’est bien là le défaut du film : il est beaucoup trop classique. Alors certes, c’est ce qu’on attend d’une romance, on ne va pas se mentir, il suit la structure hyper balisée du genre, mais avec ce concept de base, on aurait pu s’attendre à quelque chose d’un peu plus savoureux au lieu de simplement avoir la même sauce encore et encore. Donc voilà, un sentiment un peu mitigé parce que le contexte de la romance est intéressant, mais la structure narrative n’aura rien d’innovante. En un sens, la formule fonctionne toujours, mais dommage de ne pas avoir profité pour essayer de la changer un peu. Il y aura quelques ressorts comiques ici et là, qui feront mouche car bien dosé et ne cassent pas vraiment le rythme général.

Le casting sera dans l’ensemble bon à correct. Michael Douglas respira la classe incarné dans ce rôle qu’il maîtrise plus que bien (son discours final avec rupture du 4ème mur, bordel mais quel charisme), Annette Bening est tout aussi touchante et ravissante dans son rôle et les deux auront une alchimie qui fonctionne bien (même si c’est quand même un peu précipité dans le film). Martin Sheen, Anna Deavere Smith et Michael J. Fox sont tout aussi bons dans leurs rôles secondaires. Technique, la musique est extrêmement classique pour le genre, avec des sonorités patriotiques et grandioses ici et là, mais fonctionnera plutôt bien. Les décors de la Maison Blanche seront superbes, et je réalise que c’est le premier film de Rob Reiner que je vois, avec une mise en scène plutôt classique mais efficace.

Une romance très classique dans le fond, un peu plus originale dans la forme, mais qui fonctionnera toujours aussi bien. Ce qui la rend intéressante, c’est que c’est une adaptation moderne du mythe du prince charmant, et qu’elle parvient à en respecter les codes tout en les contextualisant dans notre monde moderne (et se permettant au passage quelques cingles politiques sur des sujets ô combien sensibles et toujours d’actualités). C’est une belle histoire et sans forcément être un grand film, j’ai passé un bon moment.