Quelle beauté ! Mais quel ennui !

J'ai eu la chance d'assister à une séance en présence de l'équipe du film (merci SensCritique ;) ), film dont je ne savais rien au départ. Melvil Poupaud a introduit le film en parlant "d'une aventure humaine, plus qu'un film" (il a d'ailleurs écrit un livre sur le tournage "Voyage à Film City", que je n'ai pas lu). On comprend ce qu'il veut dire en assistant à la projection. Il incarne un peintre jésuite venu prêcher sa foi dans un monde où l'empereur est lui-même le fils du ciel. Alors oui, ce thème aurait pu être très intéressant, et était certainement passionnant en tant qu'acteur, mais il est hélas relégué au second plan de ce tableau sur la cour impériale au XVIIIème siècle.

Ce qui intéresse ici le réalisateur c'est la génèse du portrait de la nouvelle femme de l'empereur (Fan Bing-Bing, magnifique impératrice il faut le reconnaître). Les temps de pose sont longs, les oeuillades entre le peintre et son modèle sont appuyées, le trouble du jésuite est sensible, les questionnements de la belle sont légitimes, l'empereur est impassible...

Toute la palette de couleurs est là mais le mélange ne prend pas. J'ai vraiment eu du mal à m'immerger dans ce bel univers, le manque d'enjeu m'a gênée et je n'ai pas réussi à trouver d'élément assez fort pour maintenir mon intérêt sur la longueur (je confesse un petit assoupissement vers la fin). Les acteurs sont en revanche bons et j'admire toujours autant Melvil Poupaud qui joue aussi naturellement qu'il respire (enfin c'est l'impression qu'il donne). Mention spéciale à son effort pour jouer en mandarin, performance que je peux difficilement juger cependant.