Préambul(l)e : vu le titre de film, je me mets illico sur mes gardes (Suisses !) pour écrire sans trop pontifier !
Dire que bien souvent on passe à côté d'un bon film simplement parce que son titre, plus ou moins rébarbatif, a surtout de quoi rebuter. De ce point de vue, il faut décerner une mention spéciale à ce film, "Le Pape de Greenwich Village".
Pas vraiment papal... pardon, tape à l'oeil, hein ? Et pourtant - d'où ce texte bouée de sauvetage - il s'agit là d'une oeuvre attachante. Une habile variation sur l'immortel thème de l'amitié virile (mais correcte !), vue sous l'angle tragi-comique. Le ton doux-amer servant de colonne vertébrale au film se trouvant magnifiquement personnalisé par un trio d'acteurs alors en train d'exploser. Soit : Mickey Rourke (inoubliable en anti-héros désenchanté dans "Rusty James") ; Eric Roberts (trouble pour pas un rouble dans "Star 80") ; et Daryl Hannah (très frétillante sirène dans "Splash").
Titre rébarbatif donc, qui demande une explication. Greenwich Village est le nom du quartier de New York investi par l'importante et souvent délinquante communauté italo-américaine. Et le "Pape" en question n'est autre que le truand, sans doute en cheville avec la Mafia, qui contrôle tout ce qui s'y trame comme transactions frauduleuses et autres magouilles.
Mais ils ignorent ce "petit détail", Paulie et Charlie, inséparables parce qu'Italiens d'origine... et cousins à la 3e génération. Paulie (E. Roberts), beau gosse aussi froussard que baratineur, croit dur comme fer à sa bonne étoile. Charlie (M. Rourke), habité par un tel mal de vivre qu'il fait simultanément son malheur et celui des deux femmes incapables de comprendre, même par amour, cette lancinante et poignante désespérance.
Et un jour, Paulie propose à un Charlie très réticent de dérober rien de moins que le magot qui dort dans le coffre du parrain du quartier. pour en finir avec la médiocrité de leurs existences. Pour eux deux, petits voyous à la manque, et leur complice occasionnel, ce sera bel et bien "la grande illusion" car les choses vont très mal tourner dès la nuit du cambriolage...
Avec "Le Pape de Greenwich Village", Stuart Rosenberg donne en fait au spectateur le plaisir de suivre pas à pas deux paumés qui, selon comme on reçoit le film, ont de quoi susciter autant le dédain que la sympathie. Mais impossible d'être indifférent à Mickey Rourke (liste hommage), qui joue les éternels perdants avec tellement de sincérité, d'abandon, de retenue pour le plus grand bonheur de ses sacro-saints fans de la 1re heure !

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le 12 avr. 2017

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