Le Pacte des loups par Ranulf

Ce film se divise en plusieurs parties bien distinctes: le scénario, le filmage, et les personnages.

D'un côté, on a le scénario: c'est la merde dans le Gévaudan puisqu'un truc pas cool bute les habitants les uns après les autres, ce qui fait quand même un peu flipper la basse populace. Des gens de Paris pour arranger ce merdier, mais échouent relativement lamentablement malgré une battue monumentale. Il s'avère que la bête est géré par un homme qui l'a ramené d'Afrique, et que cet homme fait partie d'une confrérie (Le Pacte des Loups je suppose) qui utilise la bête pour déstabiliser le royaume de France, amener la peur de Dieu tout ça juste pour renforcer l'Eglise.

Jusque-là, vous remarquerez que c'est pas entièrement idiot. La bête du gévaudan, on en a beaucoup parlé, mais pour ce qui est des explications rationnelles on peut se brosser. Le fait qu'elle ait été ramené d'Afrique et géré par un homme, pourquoi pas. Par contre, le coup du pacte c'est un peu tout nul quoi. Ca complique inutilement les choses et ajoute des personnages dont on ne sait pas trop ce qu'ils foutent là. Pour moi, le scénario est relativement bon, même si des incohérences énormes existent (style le père qui attend que le chevalier soit mort avant de vouloir relâcher d'autres bêtes alors que s'il l'avait fait avant ça aurait enlevé les soupcons d'eux, ou style y'a une espèce de peuplade mongol servant les plans de l'eglise et pratiquant le kung fu en pleine lorèze francaise). J'vais pas épiloguer sur le scénar pour éviter de le détruire complètement, parce que dans l'ensemble le film m'a plutôt paru attrayant malgré les défauts évident de l'histoire.

Passons à la façon de filmer, qui elle est très intéressante. C'est quasiment évident que le réalisateur veut limite une place dans le sondage "les claques esthétiques" ici. Les scènes de baston comportant pas mal de ralenti, d'effet de flou, tout ça est pas mal fait. Quasiment à la toute première scène, lorsque un des héros se bat contre des villains sous la pluie, on entrevoit alors déjà l'ambition esthétique du film. Si c'est pas trop mal réussi, c'est un peu lourdeaud dans le sens "too much". Mais, le film est beau et bien filmé.

Concernant les personnages maintenant, c'est là ou ce film pèche le plus. Comment peut on prétendre être un grand film et foirer à ce point des personnages ? C'est incroyable, réellement.

1. Le personnage du héros, le Chevalier bogossdu93: c'est un noble libertin ayant un peu voyagé aux amériques, vite fait philosophe, très bien. Libertin, jusqu'à maintenant, ne veut pas dire gros beauf - d'autant plus si on est noble - mais il drague les femmes à coups de "ta dé étoil ds lé ye". Pire réplique du film à son actif, lors d'une discussion avec la demoiselle lui reprochant d'être libertin:
« on est pas libertin quand on aime »
« mais enfin c’est ridicule nous ne nous connaissons même pas »
« ah parce que vous pensez que j’parle de vous ».
Ils se font chier à essayer de bâtir un perso philosophe bourlingueur parlant de la culture indienne à tout bout de champ pour tout détruire en une réplique. Comme si un chevalier parlait comme ça, déjà, et surtout niveau galanterie et drague, c’est tout de même moyen.

2. Le personnage de l'indien, le second du chevalier bogossdu93, alias le jeun hom misterieu. Il lit le totem des gens dans leur main, peut savoir si des gens sont morts ou non à un endroit comme un legolaslike ("Des gens sont morts en nombre ici"). Il la ferme, se contentant de montrer tout son swag en écrasant la face des autres ou de faire bouger sa chevelure au vent en montrant ses peintures de guerre: « jsui tro misterieu tavu ». Il meurt comme un débile parce qu'il a jeté deux trois regards à une espèce de gourgandine qui s'en bat les ovaires de sa face, mais bon. Au moins on a pas eu la stupide histoire d'amour à 2 sous du "je te jette un regard, tu m'en jettes un, C LAMOUR".

Bref, je vais pas faire tout les personnages, mais ce film vous l'aurez vu, comporte de cruels défauts aussi gros que le nez de Cyrano. C'est dommage, y'avait de l'ambition mais clairement le résultat n'est pas à la hauteur.