Le rire (presque) retrouvé ou Voyage au centre de l'atterré ?

Je sais être assez friand de ce bon vieux Will Ferrell, de ses mimiques et de ses pitreries. Danny McBride est lui tiennent une place assez particulière à la frontière peur/plaisir de mon coeur car même dans des productions moyennes, ils trouvent toujours le chemin de l'extrême absurdité qui marque mon esprit malléable au couteau à beurre et permet parfois à mon rire de s'emballer sans aucun égard pour les oreilles de mes voisins et mon amour propre.

Mais après avoir arpenté les paysages de ce monde (presque) perdu, espèce de lecture aléatoire de la faune et de la flore intersidérales de ces 300,2 derniers millions d'années, je ne sais pas sur quel niveau de tolérance j'étais ce soir ? Etait-ce la maladie ? La grippe en bout de course aurait-elle comme symptôme de laisser notre sens de l'humour s'adapter aux vents de la drôlerie comme une girouette ?

Car dans cet espèce de voyage au centre de la terre où la terre est remplacée par l'espace-temps, j'avoue avoir été un passager conquis. Au-delà des quelques gags qui ont pleinement fonctionnés, l'absurdité suinte par tous les pores de la pellicule de Brad Silberling. Elle se reflète dans les décors, les facilités du scénario, les personnages et les relations qu'ils entretiennent, dans la quête de reconnaissance initiale qui vire au sauvetage de la planète contre la créature d'un marais cosmique, dans les réactions d'une faune succeptible et imprévisible qui, entre dinosaures rancuniers et moustiques gourmands donnent au film une véritable touche de "n'importe quoi" assumé.

Après un démarrage qui ne laissait aucunement présager à quel point j'allais passer un bon moment loin de toute cohérence, j'avoue y avoir trouvé un certain charme et même un charme certain. Le monde (presque) perdu a un parfum d'aventures en roues-libres où Will fait du Ferrell, Danny fait du McBride et le monde dans lequel ils évoluent semble avoir été créé (presque) pour eux, c'est à dire quelque part autour de la ceinture.