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Le succès de la première saison de la série belgo-néérlandaise "Undercover" était indiscutablement dû à l’extraordinaire personnage de Ferry Bouman, incarné par un acteur hollandais peu connu dans nos contrées, Frank Lammers, au charisme impressionnant derrière un physique improbable. D’ailleurs, les showrunners ont bien vu le problème de l’absence de ce personnage-clé dans leur seconde saison, et ont choisi, assez artificiellement quand même, de le conserver dans le script… Très logiquement, vu le succès international de la série, et un peu à la manière de "Breaking Bad", un spin-off centré sur Ferry Bouman s’imposait : revenant sur le passé de ce baron de la drogue que l’on a découvert vivant de manière assez curieuse dans un camping plutôt populaire, "Ferry" (en français, "le Mauvais Camp", un jeu de mot assez amusant…) nous est logiquement vendu comme un polar autant qu’un prequel de la série…


Cecilia Verheyden, déjà responsable de la mise en scène de 5 épisodes de la seconde saison de "Undercover", a donc été chargée par son showrunner Nico Moolenaar de nous révéler la trajectoire de Ferry, d’homme de main d’un truand néerlandais qui le considère comme un fils, jusqu’à devenir le terrifiant et débonnaire caïd du camping de Lommel. Du point de vue du pur thriller, Ferry ne sort pas vraiment de l’ordinaire, malheureusement, avec une histoire très prévisible de trahison et de règlements de comptes : grâce à la mise en scène efficace, aux décors finalement assez « exotiques » d’Amsterdam et de la Belgique, et à l’interprétation solide de l’ensemble du casting, on suivra quand même ce volet policier du film sans ennui.


Mais il est clair que le vrai sujet du film, et son grand intérêt, est la rencontre et la relation sentimentale entre Ferry Bouman et sa future épouse Daniëlle. L’alchimie entre Lammers et la pétillante Elise Schaap, qui sait tenir son personnage sur le fil entre énergie positive et désespoir latent, crève tout simplement l’écran, et le couple qui se construit devant nos yeux acquiert une véracité assez inhabituelle. Quelques scènes incluses dans le générique de fin permettent de rattacher directement "le Mauvais Camp" à "Undercover", pour notre plus grand plaisir.


Plutôt « boy meets girl » que thriller, il n’est pas certain que "le Mauvais Camp" intéresse beaucoup quiconque ne serait pas familier avec la série, ce qui est toujours le problème d’un spin-off ; en tant qu’addition à l’univers singulier de "Undercover", il s’agit indiscutablement d’un MUST !


[Critique écrite en 2021]
Retrouvez cette critique et bien d'autres sur Benzine Mag : https://www.benzinemag.net/2021/05/28/netflix-le-mauvais-camp-boy-meets-girl-au-camping-dundercover/

EricDebarnot
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le 25 mai 2021

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Eric BBYoda

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