A 72 ans, Marin Scorcese livre avec le loup de Wall street, l’un des films les plus trash et déjanté de l’année 2013.
En un film il ringardise à tout jamais la totalité des films trash too much comme les lois de l’attraction, Springbreakers ou american psycho .

Pour illustrer la grandeur et la décadence de Jordan Belfort un trader fou, totalement junkie de la fin des années 80, Scorcese nous ressert la recette narrative des Affranchis et de Casino.

Avec une voix off, une multitude de second s rôles, une bande son de folie, des flash-back dans tous les sens et un cynisme similaire à celui de l’affranchi Henry Hill (Ray Liotta) , Le loup de Wall Street s’impose d’emblée comme un film culte.
La mise en scène et l’interprétation sont brillantissimes. On ne voit pas passer les 3h que l’on passe devant l’écran, tant le montage ne laisse aucun répit au spectateur.
Leonardo Di Caprio, qui avait pourtant mis la barre très haute dans le dernier Tarantino, y livre la meilleure performance de sa carrière. Il fait preuve d’un charisme, d’un charme vénéneux et d’une folie permanente comme on en a rarement vu. Jordan Belfort, le personnage qu’il interprète fait passer Gordon Gekko , le personnage de Michael douglas dans wall Street, pour un premier communiant.
Les afficionados du Léo de Titanic risquent une attaque cardiaque ....

Dans sa forme le loup de Wall Street est un pur chef d’œuvre !

Pourtant sur le fond le film est proprement dérangeant puisque Scorcese , pose un regard, magistral certes, mais dénué d’une once de jugement.
Comme dans les affranchis , Casino ou Scarface, on finit presque par être fasciné par des personnages tant ils sont abjects et repoussent les limites de l'entendement

L’enchainement des délires cocainés et sexuels en surdose constante de Jordan belfort n’ont d’égal que son avidité. La démesure de ce qui nous est proposé sur l’écran en devient même comique, tant elle est hors norme

On se prend même à imaginer avec un petit sourire en coin l’état dont ressortirait de ce film une militante des femen tant la représentation de la femme est le fruit d’un machisme décérébré sans pitié.
Ce petit sourire disparait quand on imagine que le film est seulement interdit au moins de 12 ans et que des préados aient pu se retrouver en face d’une telle déflagration d’excès et d’immoralité.

A y bien réfléchir, cette représentation vertigineuse de ces excès en tout genre est aussi le point faible du film tant elle frise l’indigestion, car elle laisse un peu au second plan les aventures boursières et managériales de Jordan Belfort, qui auraient méritées d’avoir un peu plus d’espace.

Vous l’aurez compris le loup de Wall Street n’est pas un Walt Disney, ni film de patronage et en aucun cas un divertissement du dimanche soir .
C’est un hypercut, une decharge de taser pleine de cynisme qui embarque le spectateur avec elle, car c’est surtout un grand film de cinéma, comme a pu l’être avant lui un film comme Orange Mécanique, dont le cynisme et l'immoralité était aussi portées en étendard .
Il faut donc une bonne dose de recul pour faire la part des choses pour comprendre que le film n'est en aucun cas une apologie des excès qu'il met en scène,bien au contraire ....

les Ames sensibles devront toutefois s’abstenir !!
ldekerdrel
9
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le 9 janv. 2014

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ldekerdrel

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