Les années quatre-vingt c'est trop bien, c'est bien pour ça que ça rime. Après avoir transformé New York en champ de ruine Paul Kersey, l'architecte le plus badass et réac de toute la création, repart vivre en Californie. Il est désormais en couple avec une jeune et belle journaliste...


QUOI ?? UNE JOURNALISTE ????


Qu'est ce que c'est que ces conneries ? Une journaliste ? Ces fouilles-merde qui traînent dans la boue les innocents et qui font libérer les délinquants ? Paul es-tu de venu fou ?? Qu'est ce qui te prends ? Pour l'amour du Simth & Wesson, reprends-toi !


En plus ça démarre de façon bien étrange : un parking, une jeune femme, des agresseurs. Le jeune femme se révèle évidemment peu coopérative et ça dérape. Heureusement Paul Kersey surgit de nul part, littéralement, il est impossible de comprendre d'où il sort, et se met à tuer les méchants. Mais, soudain, sous le bas de nylon des affreux il n'y a pas de mexicain, il y a... Paul Kersey !


DIABLE MAIS QUE SE PASSE-T'IL ?


C'était un cauchemar ! Une séquence introductive qui apporte pour la première fois depuis le premier épisode un peu de recul sur les tendances meurtrières de Paul Kersey. Ce quatrième volet sera t'il celui de la réflexion ? Ah ah ah, que tu es naïf lecteur droit-de-l'hommiste, bien sûr que non !



On est reparti pour un tour



Rassurez-vous amis réactionnaires, derrière ce choix de vie contestable et ce rêve humide de gauchiste se cache en réalité un plan parfaitement rodé. Cette journaliste donneuse de leçon n'est pas foutu de maintenir l'ordre et la bienséance au sein de sa propre famille puisque sa fille est une saloperie de junkie de la pire espèce. Et nul gauchiste n'échappe à la justice divine : elle finit crevée à cause d'une overdose provoquée, vous l'imaginez bien, en grande partie par une éducation beaucoup trop laxiste d'une classe d'intellectuels déconnectés des réalités de la société. Ah bien fait pour tes conviction, sale journaliste ! Paul c'est pas un con, il s'en doutait, les gauchiasses bien-pensants ça engendre forcément des situations propices au meurtre gratuit et à la vengeance vertueuse.


Ni une, ni deux, Paul Kersey rechausse les calibre et va donc tout naturellement exploser la tronche du dealer afin de régler le problème de la bonne façon. Un fait d'arme qui ne va pas passer inaperçu puisqu'un riche homme d'affaire contacte Paul pour l'engager afin de tuer tous les mexic... heu.. pardon, non ce n'est pas dit aussi directement. Donc il engage Paul afin de tuer tous les chican.... ah non ! Flûte ! On recommence : Il engage Paul afin de tuer tous ces métèq... Aaaaaah ! Merde à la fin ! C'est vachement dur en fait de ne pas le dire... on essaye encore une fois, cette fois, c'est la bonne : Il engage Paul afin de tuer tous les vilains dealers de drogue (ouf, on a réussi) afin d'éviter à d'autres enfants de l'Amérique blanche et conquérante de mourir avant de pouvoir voter Républicain. Paul va-t'il accepter ? Cette proposition est-elle en accord avec les principes fondamentaux d'un état de droit ? Suspens...


MAIS NON ! ON S'EN BAT LES COUILLES DE LA LOI ET DU DROIT. BIEN SÛR QUE PAUL KERSEY VA LEUR REFAIRE LE PORTRAIT !


Boum, Paul accepte et en plus le généreux mécène lui donne accès à tous les jouets qu'il veut pour mener à bien sa mission. Plein de nouveaux jouets ! C'est Noël putain, trop bien !


La suite on la connaît : Paul Kersey qui empile les cadavres avec des fusils de tous les calibres et des bouteilles de vin piégées. Vous avez bien lu, une bouteille de vin piégée... oui parce qu'il faut bien ça pour faire exploser Danny Trejo comme il se doit.


Michael Wimmer à raccroché les gants, il savait bien que Le justicier de New York était son chef d'oeuvre indépassable, et c'est ce vieux briscard de J.Lee Thomson qui le remplace derrière la caméra. Thomson est un habitué de la Bronsonsploitation, on lui doit des chef d'oeuvre comme La loi de Murphy, L'enfer de la violence ou encore Le justicier de minuit (aucune parenté même si on en reparlera). Il connaît donc bien son affaire et il sait comment gérer un Charles Bronson qui n'en a vraiment plus rien à branler de ce qu'il se passe sur le tournage. Ce Death Wish 4 applique la formule mise en place dans l'épisode 2, il y a des dizaines de morts un peu partout et strictement aucune forme de recul sur le sujet ou les méthodes du héros. Cerise sur le gâteau : les flics sont des pourris !


AH ! ON LE SAVAIT ! ENFIN LA VÉRITÉ ÉCLATE AU GRAND JOUR !
TOUS DES SALAUDS ! AUX ARMES ! TIRONS DANS LE TAS !
FLINGUONS TOUT CE QUI BOUGE AVEC UNE MOUSTACHE ET UN VAGUE ACCENT !


Bref Paul Kersey est tellement balaise qu'il arrive à se débarrasser non pas d'un, mais de deux cartels en même temps ! Hop ! Fini pour vous les bouffeurs de tacos et les mangeurs de raviolis.
Ils s'écroulent sous les balles du fusil d'assaut militaire de Paul au cours d'une fusillade où leur propre connerie a été la munition la plus mortelle.
Tout content, Paul va faire se on rapport à son pote mais là PATATRA le commanditaire est en fait un troisième baron de la drogue. Comment il pouvait savoir ? Il était pourtant blanc, même qu'il s'appelait WHITE bordel ! COMMENT C'EST POSSIBLE ? Paul est meurtri, Paul est trahi, Paul va donc continuer à défoncer des gens mais cette fois-ci, au lance-roquettes.

AU LANCE-ROQUETTE



Ah ! Ouf, on y revient, on a failli attendre. En plein coeur de Los Angeles il y a donc des tirs au lance-roquette sans que PERSONNE ne s'en inquiète. Tout va bien, un jour comme un autre dans la cité des anges.


Le méchant fait boum, la copine de Paul fait "Aaaaaaragh"... ah oui parce qu'elle meurt, abattue d'une balle dans le dos parce que.... heu parce que c'est comme ça. Paul est à nouveau tout seul mais au moins il a fait le ménage. Et puis rappelons que la morale du film est que si sa copine s'était intéressé plus tôt aux problèmes de drogue dans nos rues aucun américain innocent ne serait mort et on aurait pu tuer la racaille en paix.


Un quatrième volet toujours aussi con mais qui n'arrive jamais à retrouver l'aspect psychédélique des outrances d'un troisième opus décidément trop génial pour que l'humanité puisse un jour l'apprécier à sa juste valeur. Death Wish 4 reste un bon film de Bronsonsploitation, incarné par un Charles Bronson complètement à côté de ses pompes, filmé en mode automatique et bourré jusqu'à la gueule de moments craignos comme seules les pellicules réactionnaires des années 80 savaient en faire. Il faut bien avouer que cette quatrième aventure de Paul Kersey n'est clairement pas aussi drôle à regarder que la précédente, il ne lui reste plus que la complaisance d'un premier degré chevillé au corps. C'est donc un peu chiant, souvent ridicule mais jamais sublime.


Paul Kersey serait-il entrain de se ramolir ?


Une question qui torture l'esprit et fait vaciller les certitudes, la profondeur thématique de la saga atteint des niveaux vertigineux, après tout ça ne fait que 3 fois de suite qu'on nous raconte exactement la même histoire, et il parait donc naturel de résoudre ce dilemme insupportable avec un cinquième volet qui mettra tout de même 7 ans à sortir.


Si vous en voulez encore, vous pouvez (re)lire la critique sur Un justicier dans la ville, Un justicier dans la ville 2 et bien sûr l'incontournable Le justicier de New York.

Vnr-Herzog
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le 21 déc. 2016

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