Quand le moment est venu, l’heure est arrivée (Raymond Barre)

Dès le début, on sent que ce film a été minutieusement préparé : on découvre ce soin, cet aspect léché des œuvres travaillées, dès le générique lui-même qui sort de l'ordinaire... Accompagné d'une musique tout aussi attirante de Claude Bolling qui illustre le film du début à la fin sans submerger l'image ! Jugez du peu ! L'ami du rail : Claude avait un réseau de modélisme ferroviaire américain que beaucoup lui enviaient !

Le casting original d'ouverture qui nous laisse le temps découvrir la liste des acteurs, n'est pas "expédié" comme trop souvent, est résume un panorama de ce qui pouvait se faire de mieux comme seconds rôles ou sales gueules de l'époque ! Pour mettre mieux en valeur la beauté de Simone Signoret ?

Dans la distribution, je voulais rendre un hommage à Geneviève Page (1927- ) qui semble bien en être la dernière survivante. Ainsi que les deux adorables petites sœurs Azoulaï dont l'apparition semble être la seule apparition de leur vie à l'écran... Leurs plans étaient-ils bien nécessaires à l'histoire ?

Geneviève Page, filleule de Christian Dior et Officier de la Légion d'Honneur se dépensait sans compter pour le théâtre et au cinéma, sa liste de films est assez impressionnante... Geneviève :

si vous lisez ces lignes, vous souvenez-vous de ce tournage et en avez-vous des anecdotes ?

Autre coup de chapeau à Reggie Nalder (1907-1991), une de ces "sales" tronches du cinéma qu'on aurait craint de croiser sur un trottoir déserté, la nuit tombée... L'acteur avait su exploiter à son profit sa difformité physique due à des brûlures au visage... On découvre aussi Michel Piccoli que, pour une fois, je trouve intéressant dans un rôle il est vrai fugitif... Même coup de chapeau à ce peu connu en France "faire-valoir" de Thérèse (Signoret) : Stuart Whitman décédé en 2022 dans l'indifférence générale et qui se montre plus vrai que nature !

A défaut d'être aussi captivant que d'autres films de guerre traitant du même sujet, cette fuite d'un pilote allié pendant la guerre a le mérite de ne pas en faire un héros surdoué comme top souvent, mais son contraire : un monsieur tout le monde qui rase les murs, anonyme...

Un peu Comme Signoret, se défendant de faire de la résistance, mais amenée dans ce rôle par le destin. Tout le contraire de "La Grande Évasion" qui caracolait cette année-là au Box Office avec près de 9 millions d'entrées en salles !

Ce film de René Clément lui, n'aura attiré que 1 130 212 spectateurs, loin des 6 millions du "Père tranquille" ou de la "Bataille du rail"...

Absence de star masculine, à moins que ce ne soit un titre peu accrocheur, ou de la surabondance de film de qualité cette année-là ? Cette aventure méritait mieux qu'un succès d'estime. D'autant que le directeur de la photo, Henri Decae nous gratifie d'images superbes... Qu'est-ce qui n'a pas marché ?

Arte le 21.11.2022- 07.12.2022-