UNE BATAILLE FINALE SUPERFLUE ?

La Désolation de Smaug s'était achevé sur un cliffhanger laissant augurer un final anthologique et ça n'a pas vraiment été le cas malheureusement. En effet l'attaque de Lacville par Smaug est réglé en 10 minutes, la bataille des cinq armées s'avère bien trop longue et n'apporte rien de plus à l'histoire et si le duel Azog/Thorin ne déçoit pas, celui de Legolas/Bolg en revanche brille par son inintérêt le plus complet. C'est en visionnant ce troisième chapitre qu'on se rend compte que le Hobbit n'aurait dû tenir qu'en deux parties comme s'était prévu à l'origine parce que Peter Jackson n'a plus rien à raconter, le scénario tournant autour de l'Arkenstone et de l'affrontement inéluctable Azog/Thorin ne nécessitant clairement pas 2h40 pour être narré. Alors le réalisateur s'amuse à créer des chorégraphies pour les multiplies combats qui jalonnent le long métrage, des chorégraphies qui finissent par lasser car le film tourne à vide, le spectateur devant attendre des plombes avant que l'aboutissement de l'histoire ne survienne et j'ose utiliser le terme, ça fait vraiment remplissage. Je ne vais donc pas m'étendre plus longtemps sur La Bataille des Cinq Armées, je préfère vous donner ma synthèse de la trilogie du Hobbit qui est plus pertinente à mon sens. Le Hobbit version Jackson ne prend pas assez de risques, il tente de réinvoquer régulièrement Le Seigneur des Anneaux sans jamais y parvenir parce que le roman de Tolkien est un conte pour enfants et qu'il n'a pas l'ampleur homérique de la trilogie culte de l'auteur anglais. En outre le réalisateur a choisi d'apporter de nouveaux éléments qui allonge inutilement le récit (les deux méchants Azog/Bolg dont un est superflu, Tauriel et son histoire d'amour inutile, Legolas et sa présence opportuniste ou le maire de Lacville et son acolyte aussi caricaturaux qu'inintéressants), ces choix rendant le Hobbit roboratif d'autant plus que l'abus d'effets numériques en réduit grandement la capacité d'immersion. Au final je reste mitigé avec cette trilogie qui bien que divertissante grâce à une mise en scène soignée, une interprétation qualitative, des effets spéciaux solides et une bonne OST d'Howard Shore, demeure décevante à cause de choix d'écriture douteux et d'une narration bien trop étirée dans le but manifeste de produire trois films au lieu de deux, merci le capitalisme.