Je dois bien admettre qu’après le premier opus, je n’attendais pas grand-chose de cette suite… J’avais trouvé ce fameux « Parrain à la Française » très passable, la faute à un scénario pas très passionnant, mais surtout, le cabotinage insupportable des acteurs et cette manière qu’avait Roger Hanin de surjouer le Juif pied-noir méditerranéen. Un amoncellement de clichés qui m’avait – au fur et à mesure – laissé sur le côté. Ce qui était dommage, car, en soi, les qualités ne manquait pas.


Concernant ce deuxième volet se passant 10 après et situant son action à Miami, je fus très agréablement surpris du résultat, surpassant en tout point son prédécesseur. Le film démarre de façon analogue, par une grande fête juive qui constitue ni plus ni moins que les 35 premières minutes du film. On en profite – tout comme dans le premier film – pour présenter l’environnement et quelques associés en affaires mécontents du fils Maurice Bettoun, le scénario possède la même structure avec le même genre d’histoire. La différence ? L’écriture est bien meilleure, le scénario bien mieux construit, mais surtout, un jeu d’acteurs correct ! Ici, terminé le Juif méditerranéen caricaturé à l’extrême, Hanin est beaucoup plus posé et sage (sans doute aussi parce qu’il sort de 10 ans de prison.) Richard Berry est totalement crédible et convaincant dans son rôle de trafiquant de drogue, parmi les acteurs français présent au casting, il signe la meilleure prestation, bien au-dessus de la mêlée.


L’intrigue est aussi bien plus attrayante, on lâche le proxénétisme et cette obscure histoire de fille qui disparaissent, au profit du trafic de drogue et d’une vengeance à l’intérieur de la fratrie Bettoun. Le dépaysement dans l’Atlantique sud des États-Unis est une franche réussite, Alexandre Arcady parvient même à s’approprier les codes hollywoodiens, « Le grand pardon II » ressemble souvent à un long-métrage américain, largement aidé par son casting prestigieux et international, à l’instar de l’immense Christopher Walken dans le rôle du méchant. Fort heureusement, les acteurs américains n’ont pas été redoublés, le film est donc en français et en anglais.


On pourra toujours reprocher à Acardy d’avoir réalisé « Le parrain » version Eco+, l’influence est assez visible par endroit, mais je trouve que ce deuxième épisode parvient à construire sa propre identité, son propre univers. Et puis ce n’est pas comme si l’univers mafieux dans le cinéma se renouvelait constamment, quinconce à dévoré les films de gangsters italiens des années 70 sait que ce registre est plus ou moins balisé par les mêmes règles…

BaronDuBis
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le 7 nov. 2022

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Baron du Bis

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