Après « Le Dernier des six » et « L'Assassin habite au 21 », ne me manquait plus que « Le Furet » pour compléter les enquêtes du commissaire Wens au cinéma, toutefois sans Henri-Georges Clouzot ni Pierre Fresnay au générique. Cela se ressent un peu, le film multipliant les (très) nombreux seconds (voire) troisième rôles qu'il exploite rarement. Surtout, cette structure narrative assez étrange consistant à ne pas avoir de personnage principal a vraiment de quoi déconcerter, s'estompant légèrement dans la seconde partie sans réellement s'en aller.
Un peu bancale, donc, l'œuvre n'en est pas moins divertissante et correctement menée, pouvant s'appuyer sur un récit plutôt séduisant, nous intriguant jusqu'au bout par son caractère très mystérieux, dont il n'est vraiment pas évident de saisir seul le fin mot de l'histoire. Dialogues parfois savoureux, notamment ceux d'un Pierre Larquey particulièrement à son avantage, éclipsant quelque peu un Pierre Jourdan nettement moins charismatique que Pierre Fresnay dans le rôle du commissaire. Parfois malicieux, « Le Furet » est un bon polar d'époque, limité par quelques choix scénaristiques curieux, mais avec suffisamment d'atouts dans son enquête pour passer un bon moment.