"Le film que vous avez choisi est ce que le métier appelle vulgairement un NAVET !"
Voici un vieux Disney Channel Original Movie, un très vieux même. Ça date de 2000 putain, bien avant Hannah Montana ! Comme son titre l’indique, le film est une transposition du Fantôme de l’Opéra dans un multiplex américain moderne. Encore une fois, on a une adaptation libre tout à fait inspirée, Brian De Palma n’a qu’à bien se tenir !
Voilà donc, près de 10 ans avant Le Geek Charmant, déjà un DCOM ayant pour sujet le cinéma, et mieux, tentant de nous transmettre la passion du cinéma ! Une intention très louable, je n’en disconviens pas. Du coup, on a ce vieux cinéphile qui rôde dans le multiplexe, qui n’arrête pas de répéter que le cinéma c’est la magie, c’est voyager, etc. Sauf que je n’ai pas envie de l’écouter ce vieux con. Et puis le film n’explique absolument pas en quoi le cinéma c’est génial, le discours c’est du vide. Au moins Hugo Cabret, si didactique qu’il soit, expliquait en quoi le cinéma, Méliès et tout ça c’était de la magie, tout en restant accessible à un très jeune public. Là non, c’est facile de faire un film à la gloire du cinéma sans l’assumer. Le tout en citant vite fait Le Fantôme de l’Opéra, et en namedroppant Apocalypse Now pour faire culturé.
Via le petit vieux on a également un message sur la nostalgie des petits cinémas, remplacés par les multiplexes, et le côté un peu hypocrite d’Hollywood. Tiens, venant de l’immense industrie du cinéma qu’est Disney, c’est pas du tout grassement faux-cul ! Enfin bon, ça reste le petit vieux, à part lui tout le monde s’en fout du cinéma dans le film, sauf le frère et la sœur du héros qui n’arrêtent pas de citer des films inconnus qui ont l’air bien pourris.
Sinon, le film n’a évidemment aucun instant un tant soit peu réussi. Les personnages sont tous tellement ancrés dans leurs clichés, toute la séquence d’intro consiste en une présentation de tous les persos, résumés en un cliché chacun, et on sait dès le début du film qu’ils n’en sortiront jamais. Le reste, c’est une intrigue de Scoobidoo, sans le charme de ce dernier, complètement plate et avec une révélation bidon. Il y a quand même des moments assez débiles, j’aime quand une salle entière est immobilisée parce que le Fantôme a foutu un ventilateur dans un coin. Mais globalement, c’est assez chiant.
Je note le message (« trop travailler c’est pas bien, il faut aussi savoir s’amuser de temps en temps ») qui n’a rien à voir avec l’histoire et est surtout là parce qu’il faut absolument un message à la fin. Je note aussi l’esthétique très particulière, pour une raison qui m’échappe, le réalisateur a décidé que la dominante principale serait le bleu, il y a donc du bleu partout, pas seulement dans le cinéma mais même en rue ou quoi, que des spots bleus partout, un effet de style intéressant, pas du tout sur-appuyé et laid, non non non.
On n’a pas le côté bousasse abyssale qui rend les DCOM jouissifs d’habitude, c’est mauvais et vide, mais pas assez pour faire rire. Autant regarder Le Geek Charmant, bien plus drôle et qui au moins ne donne pas l’impression d’absorber votre temps sans rien vous rendre en retour !