Comme souvent chez Jeunet, il faut s'attendre au pire visuellement. Un photo criarde qui insulte le bon goût, une direction d'acteurs approximative et un certain goût pour le soulignage bien gras de son action par des mouvements de caméras bien inutiles.
D'autres choses sont aussi regrettables, comme la niaiserie ambiante, Jamel qui est plus qu'insupportable, la musique surcotée (et j'aime raisonnablement le travail de Tiersen en général) et surtout cette description beaucoup trop idéaliste de Montmartre. On peut aussi se demander comment une simple serveuse peut habiter ce quartier... même si c'est très terre-à-terre comme remarque, on ne peut que se le demander.

On peut expliquer ce succès, tout de même, sur quelques points mais particulièrement sur celui-là : le public avait sûrement besoin (et l'a encore plus aujourd'hui) d'une histoire sur le bonheur. Tout comme en son temps ET fut un succès aussi pour son côté adorable, Amélie Poulain est une image de ce sentiment et a trouvé un écho dans l'âme de beaucoup de gens. Et c'est aussi le rôle du cinéma que d'offrir du rêve aux spectateurs.

Pas de juste milieu, soit on adhère soit on déteste, mais c'est une preuve que le film parle à l'âme.
Bavaria
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le 4 juil. 2010

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