Tout le monde peut se tromper : vous ne croyiez pas si bien dire !

Dans l'absolu, je n'ai rien contre Georges Feydeau. Je n'ai rien non plus contre Jalil Lespert et je n'ai rien contre le casting du film, dont j'apprécie même particulièrement certains noms. J'apprécie également la durée, beaucoup de titres se révélant inutilement longs pour pas grand-chose. Mais une fois qu'on a écrit cela, difficile de défendre une telle débâcle à quasiment tout point de vue. Certes, Lespert soigne les couleurs, les décors, les costumes et rien que pour cela, j'aurais sans doute pu mettre une étoile supplémentaire.

Problème : j'étais quand même venu voir une comédie, et je ne m'en suis jamais rendu compte. C'est sinistre. Peut-être qu'il y a un siècle, sur scène, cela pouvait faire rire. Mais en 2022, comment s'amuser de ces répliques surécrites, de ces situations gênantes, de ces lourdeurs invraisemblables, de ces personnages caricaturaux au possible, de ce regard lamentable sur les relations femmes-hommes ? Sincèrement, qui peut encore s'amuser de cela ? Rien ne va, à l'image de ces claquements de portes réguliers, de ces incompréhensions pesantes, de ces personnages qui rentrent et sortent pour « énormiser » des scènes déjà pas franchement légères, sur fond d'adultère et de « revanche » de ces dames tout aussi navrants les uns que les autres.

Pas grand-chose à sauver, si ce n'est peut-être le rôle de Guillaume Gallienne, l'un des rares à assumer (plus ou moins) sa goujaterie, le

ou cette scène où Ahmed Sylla doit

il y a dilemme plus déplaisant. Interprétation globalement très décevante, notamment des hommes (Gallienne excepté), Dany Boon sombrant comme rarement. Un lourd échec artistique doublé d'un lourd échec commercial : rare de voir une entreprise faire autant de perdants.