Après Oxygène d' Alexandre Aja qui m’a plutôt plus dans son ensemble, le cinéma français s’offre une toute nouvelle aventure de genre Science-Fiction avec le tout premier projet filmique pour le jeune réalisateur français Romain Quirot avec Le dernier Voyage sorti le 19 mai dans les salles sombres en France. Rares sont les projets qui sort du lot habituel pour les réalisateurs français, mais encore plus quand celui-ci débute son premier long métrage avec un film qui s’oriente plus américain dans sa base globale. J’approuve à cent pour cent le faîte de vouloir enfin sortir du confort que le cinéma français s’offre depuis trop longtemps et prouve avec la nouvelle génération que les réalisateurs et notre public est enfin prêt pour du sang neuf. La question est de savoir maintenant si c’était le bon choix de vouloir partir sur un genre trop peu exploiter chez nous ou le coup qui donnerons la vitesse supérieure pour les projets filmiques dans le futur.


En matière d’aspect narratif, on est clairement dans une inspiration de différents films à grand succès critique et commercial. Passant de Mad Max à Blade Runner dans son décor désertique ou encore Star Wars avec le style définis par les policiers qui traque avec des sortes de droïdes très futuristes. On est encore une fois ici dans un récit qui ne casse pas 3 pattes à un canard et reste simpliste dans sa structure principale, mais avec ses forces malgré tout. La traque infernale à la recherche du seul homme capable de sauver un monde tout entier qui se lie d’amitié avec une jeune fille qui me rappelle en quelque sorte les liens familiaux dans le film de Léon de Luc Besson. Cette trame narrative qui même si elle est loin d’être le meilleur du meilleur, reste quand même intéressante à étudier et plus prononcer que d’autres œuvres cinématographiques du même genre. Bien sûr , on est loin des effets spéciaux qui explose tout, d’une course poursuite gigantesque ou encore d’un antagoniste extrêmement badasse dans son apparence, mais ce qui est proposé à l’écran suffit malgré tout à satisfaire ce que peut demander un fanatique de Science-Fiction, si celui-ci n’est pas trop gourmand et tolérant pour le marché français. Je regrette quand même que la poursuite scénaristique serait bien trop floue et que peu d’éléments nous est donné avec l’avancée du récit, du moins on nous la présente avec de nombreux flash-back qui pour ma part me dérange un peu trop et se mêle les pinceaux trop souvent.


La thématique du film reste malheureusement trop en surface et ne prends pas le risque de plonger plus en profondeur pour mieux l’exploiter, chose que je regrette par ce que celle-ci est quand même palpitante à étudier et possède des points communs avec la vie active. D’autres films ont étudié cette problématique et l’on retranscrit parfaitement comme Interstellar de Christopher Nolan en 2014. Peut-être que la durée de vie trop courte empêche une réelle investigation dans la thématique ou encore une non-maîtrise du sujet, qui sait.


L’esthétique est mon petit coup de cœur du film, étant un fanatique de la science-fiction et de technologique en tout genre, je suis tombé sous le charme de l’atmosphère que pose Romain Quirot avec ce premier projet et c’est tout une belle réussite. Je suis époustouflé par le travail fourni sur l’ambiance sonore et visuelle de l’œuvre. La colorimétrie est bien maîtrisée, ainsi que la photographie qui est vraiment somptueuse qui s’accompagne de nombreux décors futuristes au couleur orangé d’une fin du monde. Les nombreux plans larges, d’ensemble, gros plans et cadrages sont d’une petite douceur artistique pas piquée des hannetons et cet ensemble forme une esthétique à couper le souffle.


En matière de montage et de découpage, on suit une structure conventionnelle, mais qui pose problème pour la compréhension du récit et empêche une bonne harmonie avec l’ensemble des suites de plans qui s’enchaînent avec beaucoup trop d’incompréhension pour le spectateur. La proposition d’une heure vingt est sans doute le problème pour permettre une bonne perspective de l’arc narratif, mais ça ne suffit pas à justifier ce choix pour le scénario.


Le jeu d’acteur signé au casting principal avec Hugo Becker, Paul Hamy, Lya Oussadit-Lessert et *Jean Ren*o propose dans l’ensemble un bon moment en leur compagnie et de très belles performances artistiques, surtout pour les protagonistes qui lisse un lien très fort et Paul Hamy dans son rôle de méchant très convaincant.


La partie musicale coordonne avec une parfaite union de l’esthétique et de son ambiance sonore ainsi que des bruitages réalistes qui procure un pur plaisir pour le tympan. On signe la BO principale avec le groupe italien Giza Djs et leur morceau Chill/wave Wormholes mêlant l’ambiance années 80 et moderniste.


En conclusion, Romain Quirot signe un premier projet filmique de grande envergure qui obtiendra sans doute des avis positifs et une belle prouesse pour un début de carrière explosif. Prenant le risque avec un genre trop peu exploité chez nous, démontre que nous sommes une filière prête à dévoiler beaucoup et capable de sortir des sentiers battus tout en fessant un début d’ombre pour le cinéma américain beaucoup trop maître du Blockbuster. Même si celui-ci n’est pas le chef-d’œuvre attendu de l’année, il reste néanmoins une belle réussite dans son esthétique et dans son jeu d’acteurs. Un film à visionner sous grands écrans et en silence.

LemodeMinuit
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le 19 mai 2021

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